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Dans le cadre du projet «Vers Paris Sans sida», l’association éponyme lance une campagne de lutte contre l’épidémie de VIH en partenariat avec la Ville de Paris. Elle sera diffusée du 28 juin au 26 juillet par affichage et sur les réseaux sociaux.

Cette opération, «Faisons de Paris la ville de l’amour sans sida», est une première étape dans un projet de mise en avant de la prévention combinée et des populations les plus exposées :  Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, personnes Trans, personnes d’Afrique sub-Saharienne. La campagne d’affichage est financée par le MAC AIDS Fund et par la Ville de Paris. Paris est particulièrement concernée par le VIH, puisque la ville rassemble 20% des personnes vivant avec le VIH, pour 3% de la population française. Et cette épidémie est concentrée dans deux populations particulièrement exposées: les hommes gays ou ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ( HSH ) et les personnes nées à l’étranger, dans les pays de fortes prévalences.

Les visuels représentent trois HSH, une femme trans, ainsi qu’un homme et une femme originaires d’Afrique. Chaque portrait est présenté avec une stratégie de prévention: PreP , test de dépistage VIH —auto-test, test classique, test répété—, traitement antirétroviral des personnes vivant avec VIH pour le Tasp et préservatif. Le tout sur «Un millier d’affiches pendant quatre semaines», explique Bernard Jomier, maire adjoint de la capitale en charge de la santé, dans Libération daté du 23 juin.

Parallèlement à cette opération, l’ANRS lance annonce le démarrage de son étude PREVENIR (Prévention du VIH en Ile-de- France) pour évalue scientifiquement l’impact et aussi les limites possibles de ces nouvelles approches de prévention, qui incluent notamment la Prep.

Sources : vih.org

Lien : Le site de la campagne 

Cette semaine, suite à la conférence « Demain, un monde sans VIH/Sida ? » qui a eu lieu le 13 juin dernier à l’Académie des sciences, 3 questions au Pr Françoise Barré-Sinoussi. Prix Nobel de médecine 2008, membre de l’Académie des sciences, présidente du Conseil scientifique de l’ANRS

Qu’est-ce qui permet d’espérer aujourd’hui un monde sans VIH/sida demain ?

Les recherches engagées depuis le début de l’épidémie ont permis d’obtenir des traitements particulièrement efficaces. Aujourd’hui, une personne séropositive sous traitement a une espérance de vie quasi identique à celle de la population générale. De plus, ces traitements réduisent considérablement la transmission du virus. Le bénéfice est donc à la fois individuel et collectif. Par ailleurs, toute une batterie d’outils de prévention a été élaborée : le dépistage, la circoncision, la prophylaxie pré-exposition, la réduction de risque, sans oublier le préservatif et l’éducation. Leur efficacité a été scientifiquement prouvée. C’est ce qui a conduit l’Onusida à définir son objectif 90-90-90 : 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 90% d’entre elles reçoivent un traitement, 90% des personnes traitées ont une charge virale indétectable. Si cet objectif est atteint en 2020, les simulations prévoient un contrôle de l’épidémie en 2030. Nous avons donc de bonnes raisons d’espérer.

Quels sont les obstacles qui perdurent ?

Désormais que nous disposons d’outils de prévention et de traitements très efficaces, l’enjeu majeur est de permettre leur accès à la plus large échelle possible dans le plus grand nombre de pays à travers le monde. Cela suppose de maintenir et de renforcer les financements et les grands programmes de coopération internationaux. Mais cela nécessite aussi d’améliorer les systèmes de santé, notamment dans les pays à ressources limitées. Les principaux obstacles se situent à ce niveau : sans un système de santé performant, qui s’appuie sur les milieux communautaires et l’ensemble des professionnels de santé, il est difficile d’organiser la prévention et les soins auprès de toutes les populations concernées par le VIH.

Quels sont les principaux efforts à fournir aujourd’hui ?

Il y a donc un effort très important à produire en termes de santé publique, pour améliorer les réseaux de soins et les systèmes de santé. Pour cela, une forte volonté politique est indispensable, qui malheureusement fait défaut dans certains pays. Par ailleurs, il faut lutter contre la discrimination et la stigmatisation qui persistent à l’encontre de bon nombre de personnes infectées dans le monde et qui freinent leur accès au dépistage et aux soins. Enfin, l’effort de recherche doit être amplifié. L’objectif est de parvenir à des traitements permettant une rémission permanente sans devoir être pris à vie, et bien entendu à enfin disposer d’un vaccin préventif.

Sources : anrs.fr