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Réapparue à la fin des années 90, la syphilis touche un nombre croissant de personnes, homosexuels dans la très grande majorité des cas (83 %, dont 34 % sont co-infectés par le VIH) : 1100 cas de syphilis précoce en 2014 ont été répertoriés par les centres (volontaires) participant au réseau de surveillance RésIST, contre 700 en 2012…

Plusieurs facteurs concourent à la renaissance de l’épidémie : sujets les plus jeunes mal informés des modes de transmission, des effets des IST, et de la dangerosité potentielle de la syphilis en particulier ; homosexuels multipartenaires peu craintifs des IST, considérant que les traitements sont faciles et optant pour des comportements à risque, une fois la crainte d’une contamination par le VIH écartée.

« Premier signal maladroit, note le Pr Janier*, la suppression en 2000 de la déclaration obligatoire au moment des premières alertes de progression de l’épidémie ». En remplacement, le réseau RésIST, de centres volontaires seulement, mis en place par l’InVS (aujourd’hui au sein de Santé Publique France).

Les laboratoires Sanofi, ensuite, ont en 2013 interrompu la commercialisation de l’extencilline (qui traitait les syphilis précoces en une injection intramusculaire). Ce n’est que maintenant que reprend la fabrication d’une forme injectable (par Sandoz) après des années de carence et de traitements per os moins efficaces…

« Troisième décision malvenue, regrette-t-il, la suppression de la nomenclature en 2015 du seul examen direct du tréponème remboursé, au microscope à fond noir ». La PCR, certes plus sensible, ne l’est pas en raison de son coût et les sérologies de la syphilis ne se positivent que tardivement (5 à 15 jours après le début du chancre primaire). Or, un diagnostic de certitude ne peut être porté sur une ulcération génitale.

Dr Brigitte Blond

Pr Michel Janier, Centre clinique et biologique des MST, Hôpital Saint-Louis-AP-HP, et service de Dermatologie, Hôpital Saint-Joseph

Sources : Univadis.fr