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Les personnes séropositives sont davantage susceptibles de développer un diabète, y compris en l’absence de facteurs de risque comme l’obésité, selon une étude publiée mardi.

Sur un échantillon représentatif de 8.600 personnes traitées aux États-Unis pour le VIH en 2009 et 2010, 10,3% étaient atteintes de diabète, montre cette étude, publiée dans la revue médicale britannique BMJ Open Diabetes Research and Care.

Il s’agissait de diabète de type 2, le plus courant, pour plus de la moitié (52%) d’entre eux, de type 1 pour 4% et de type non déterminé pour 44%.

Dans la population adulte des États-Unis en général, la proportion de diabétiques n’est que de 8,3%, ajoute l’étude, à partir de l’analyse d’un autre groupe représentatif.

Parmi le groupe de séropositifs, la fréquence du diabète augmentait avec l’âge, l’obésité, et l’ancienneté du diagnostic de VIH, soulignent les chercheurs, basés à Atlanta (Sud des États-Unis).

Mais même en écartant ces facteurs, ainsi que d’autres possibles facteurs de confusion (sexe, appartenance ethnique, niveau d’éducation et de revenu ou encore taux d’infection par l’hépatite C), la proportion de diabétiques est 3,8% plus élevée dans le groupe de séropositifs analysés que dans la population générale, ajoutent-ils.

Depuis l’apparition de traitements efficaces contre le VIH, les personnes infectées vivent suffisamment longtemps pour être touchées par d’autres maladies telles que les affections cardiovasculaires et le diabète.

Le lien entre VIH et diabète a déjà été évoqué mais reste très contesté, rappelle l’étude, qui n’avance pas d’explication pour cette fréquence plus élevée du diabète chez les séropositifs.

Des recherches supplémentaires permettront de décider si l’infection par le VIH doit désormais figurer parmi les facteurs de risque du diabète et d’adapter en conséquence le suivi de cette population, concluent les chercheurs.

Une enquête menée en France en 2015 par l’Observatoire Santé Info Solidarité avait mis en évidence un « vieillissement accéléré » des personnes séropositives, touchées plus fréquemment et plus tôt par des maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires.

« Cette sénescence accélérée est liée à plusieurs facteurs: traitements qui avaient été administrés, un effet probablement direct du virus lui-même et surtout une inflammation chronique délétère pour les cellules et qui entraîne un vieillissement du cerveau, des reins, du foie », avait alors évoqué le Pr Gilles Pialloux, spécialiste du Sida (Hôpital Tenon, Paris).

Source : Notre temps