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Les anticorps monoclonaux sont désormais des thérapies à part entière dans de nombreuses maladies, en oncologie et dans le traitement de maladies auto-immunes en rhumatologie, gastro-entérologie, neurologie…Et pourquoi pas contre le virus du sida ? La découverte d’anticorps neutralisants  dans le sang des malades, il y a déjà quelques temps, laisse penser que l’immunothérapie pourrait être un traitement préventif ou curatif de l’infection par le VIH. Dans cette optique, les chercheurs ont lancé deux essais thérapeutiques pour savoir si l’administration d’anticorps neutralisants dits VRC01 ciblant le récepteur du VIH au CD4 pouvait empêcher ou retarder le rebond de la charge virale dans le sang après une interruption des traitements antirétroviraux.

Au total, 24 volontaires ayant arrêté provisoirement leurs médicaments ont reçu trois doses, à trois semaines d’intervalle chacune, deVRC01 par voie intraveineuse. La charge virale reste d’abord indétectable, puis commence à le redevenir en moyenne 4 semaines après le traitement dans le premier essai et 5,6 semaines plus tard dans le second. Ces résultats sont toutefois meilleurs que pour les témoins ayant juste arrêté les antiviraux. Au bout de la 8e semaine, cette charge virale devient similaire pour les patients traités et pour les témoins. Si ces résultats s avèrent décevants, les auteurs estiment que d’autres essais, avec cette fois une combinaison d’anticorps anti-VIH ciblant d’autres sites du virus pourraient être intéressants.

Peut-être une place dans la prévention
Dans un éditorial accompagnant l’article, Marina Caskey (New York), Florian Klein et Michel Nussenzsweig (Cologne), soulignent notamment le rôle de l’immunothérapie en prévention. Ils rappellent comment une injection d’immunoglobulines anti-hépatite B, avant l’avènement de la vaccination, permettait d’éviter pendant trois mois les contaminations pour les voyageurs en zone d’endémie. Ils relèvent surtout que chez les macaques, une seule injection d’anticorps neutralisants peut les protéger contre l’infection par le VIH pendant au moins 23 semaines. (…)

Dr Martine Perez

(Retrouvez l’intégralité de l’article sur Jim.fr)