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Des chercheurs français ont découvert que certains patients infectés par le VIH possèdent un certain type de cellules immunitaires particulièrement efficaces pour éliminer les cellules hébergeant le virus. Cette capacité pourrait faire office de piste thérapeutique.

Les personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) voient leurs défenses immunitaires détruites car le virus colonise les cellules immunitaires de son hôte pour se répliquer et se diffuser dans l’organisme. Il s’accumule dans ces cellules et forme des réservoirs de virus dormants qui persistent à vie. Il en résulte une sensibilité accrue aux infections et à certains cancers.

Mais ce que peu de personnes savent, c’est qu’il existe une infection au VIH-1 (environ 99% des infections par le VIH) et une infection au VIH-2, qui présente des différences moléculaires. En cas d’infection par le VIH-1, le nombre de cellules immunitaires (lymphocytes) de type CD8 s’épuisent rapidement. Mais ce n’est pas le cas chez une majorité de personnes infectées par le VIH-2.

En effet, 80% d’entre elles contrôlent naturellement l’infection sans recourir à un traitementDes chercheurs de l’Inserm* ont découvert les raisons de cette différence, qui pourrait à terme constituer une piste thérapeutique pour mieux contrôler le VIH-1. Les patients infectés par le VIH-2 auraient en effet un stock abondant de lymphocytes T CD8, très efficaces pour éliminer les cellules de l’organisme qui hébergent le virus.

Les cellules CD8 sont des lymphocytes acteurs de la réponse immunitaire contre le VIH car elles sont capables de détecter la présence de l’agent infectieux dans l’organisme. Certaines d’entre elles reconnaissent pour cela une protéine spécifique du nom de « Gag », présente à la surface des cellules infectées par le virus. L’analyse des lymphocytes CD8 isolés du sang de patients infectés par le VIH-2 révèle que leur stock est inépuisable.

Un « cercle vertueux » pour un bon contrôle du virus

« De plus, leurs précurseurs sont présents en grand nombre dans la moelle osseuse et se renouvellent en permanence », précisent les chercheurs. Pour confirmer leur hypothèse, ces derniers ont mis en contact ces cellules avec un autre type de cellules immunitaires, les lymphocytes CD4, que le virus infecte rapidement une fois présent dans l’organisme et ont constaté leur grande efficacité à tuer ces cibles.

« Cette capacité à maintenir de telles ressources immunitaires est remarquable. Nous ne connaissons pas encore les mécanismes sous-jacents, mais il existe incontestablement un cercle vertueux permettant un bon contrôle du virus et pérennisant la production de lymphocytes CD8 efficaces », soulignent-ils.

En cas d’infection par le VIH-1, c’est l’effet inverse qui se produirait.  « Le cercle est vicieux : le virus est mal contrôlé et cela provoque l’épuisement des CD8 et de leurs ressources ». Ces derniers veulent maintenant en savoir plus sur les caractéristiques de ces  « super » lymphocytes CD8, en étudiant leur métabolisme.

Parallèlement, des travaux seront menés sur le VIH-2 en lui-même, pour trouver ce qui pourrait induire ce cercle vertueux chez certains patients. L’origine de ces propriétés exceptionnelles serait-elle génétique ? Des données complémentaires sont attendues. En France, environ 150.000 personnes vivent avec le VIH, dont 30.000 sans le savoir.

*Institut national de la santé et de la recherche médicale

Source : Santé magazine