source : univadis
- Un traitement de 6 semaines par sofosbuvir-velpatasvir semble être inférieur à une durée de 12 semaines dans le traitement d’une co-infection aiguë par le virus de l’hépatite C (VHC), selon des travaux présentés la semaine dernière dans le cadre de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI – 2020).
Pourquoi est-ce important?
- Il s’agit du premier essai clinique randomisé visant à déterminer si une durée plus courte du traitement par antiviraux d’action directe (AAD) était efficace contre le VHC, afin de réduire la durée de traitement et de suivi ainsi que les coûts associés à la prise en charge.
Il s’agissait d’une étude de non-infériorité de phase 4, randomisée, menée en ouvert, et ayant comparé 6 semaines (court) et 12 semaines (standard) de traitement par sofosbuvir-velpatasvir parmi dans le traitement de l’infection aiguë par le VHC chez les sujets adultes co-infectés ou non par le VIH.Résultats clés
- La cohorte était constituée de 185 patients (98% hommes, 72% VIH+, âge médian 43 ans,
- 65% de VHC génotype 1, charge virale médiane de base = 5,6 log10 UI/mL et 38% de réinfections).
- A l’issue du traitement, le taux de rechute était de 9,7% (n=93) contre 2% (n=99) dans les groupes de traitement court ou standard, respectivement. La charge virale de base médiane était de 6,4 log10 UI/mL.
- L’adhésion avait été > 95% chez tous les patients sauf 1 dans le groupe traité 12 semaines.
- Dans le groupe traitement court, 18,3% (n=17) étaient en échec thérapeutique (dont 2 décès, 3 réinfections, 3 perdus de vue, 9 rechutes) dans les 12 semaines suivant la fin du traitement. Ces valeurs étaient respectivement de 8% (n=8) échecs thérapeutiques (2 réinfections, 2 perdus de vue, 2 rechutes et aucun décès) dans le groupe traitement standard.
- Après avoir exclu les patients pour lesquels la nature de l’échec virologique n’était pas connue, l’ARN viral était indétectable dans 98% et 89% des cas dans les groupes 12 semaines et 6 semaines respectivement.
- L’étude a été interrompue en raison de son inefficacité. Elle avait été financée par le National Institutes of Health.
Selon le premier auteur de ce travail, le docteur Gail Matthews, professeur à l’Université Kirby de Sydney (Australie), » 6 semaines de sofosbuvir-velpatasvir apparaissent finalement moins efficaces qu’un traitement de 12 semaines », ajoutant qu’il n’y avait pas eu d’arrêt du traitement et que tous les patients en rechute avaient été traités avec succès par un traitement adapté.
- Références
Matthews G et al. Inferiority of short duration sofosbuvir-velpatasvir for recent HCV (REACT study). Conference on Retroviruses & Opportunistic Infections (CROI – 2020), Abstract 121.