Zero risque !
Le premier objectif du traitement antirétroviral que prend une personne vivant avec le VIH, c'est d'abord de lui permettre d'être en bonne santé : en empêchant le virus de se répliquer, et en réduisant sa charge virale jusqu'à la rendre indétectable... tout en restaurant ses défenses immunitaires.
Campagne "Zéro risque" réalisé par Actions Traitements - graphisme : Gaël Lapasset
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CHRONOLOGIE : PLUS DE 15 ANS DE PREUVES SCIENTIFIQUES
L'avis suisse du Pr. Hirschel, 2007-2008
RAPPORT, publié le 1er décembre 2007, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, et diffusé plus largement à partir de 2008. Le Pr Bernard Hirschel annonce (preuves à l'appui) que les personnes vivant avec le VIH, avec une charge virale indétectable (grâce au traitement ARV) et sans autre IST, ne peuvent pas transmettre le VIH par voie sexuelle. IMPORTANT : beaucoup de médecins, chercheur·ses et même des associations, ont accueilli cette nouvelle avec prudence. Si cet avis marque un tournant dans la perception du risque de transmission du VIH par les personnes séropositives, il insinuera aussi le doute, car on parle alors d'un risque "très faible" ou "quasi nul" de transmission.
L'étude HPTN052, 2011
ÉTUDE menée en Afrique, en Asie et aux États-Unis auprès de couples sérodifférents (l'un·e des partenaires est séropositif·ve, l'autre séronégatif·ve). L'étude devait durer jusqu'à 2015, mais les résultats préliminaires étaient tellement bons qu'elle a été arrêtée précocement et les résultats ont été présentés en 2011. OBJECTIF : évaluer l'efficacité de la mise sous traitement immédiate du/de la partenaire séropositif·ve versus la mise sous traitement quand le nombre de CD4 (défenses immunitaires) passait sous la barre des 250. AU TOTAL : l'étude a été menée auprès de 1 763 couples sérodifférents. RÉSULTAT : l’essai HPTN 052 a démontré que la mise sous traitement antirétroviral précoce réduisait de 96 % la transmission du VIH ! Cette étude a été considérée comme la plus importante en 2011 et a permis de confirmer le TasP, c'est à dire que le traitement des personnes séropositives est un moyen de protection efficace pour les personnes séronégatives.
L'étude PARTNER 1, 2014
ÉTUDE internationale menée auprès de couples sérodifférents (principalement hétérosexuels) pendant 4 ans, dont les résultats ont été publiés en 2014. IMPORTANT : le ou la partenaire séropositif·ve prenait un traitement antirétroviral et avait une charge virale indétectable, soit inférieure à 200 copies/ml de sang (d'après la norme internationale). OBJECTIF : étudier le nombre de transmissions du VIH, lors de rapports sexuels non-protégés par le préservatif. AU TOTAL : plus de 44 500 rapports sexuels ont été "étudiés". RÉSULTAT : ZÉRO transmission du VIH entre partenaires sérodifférents, après de multiples rapports sexuels sans préservatif !
En France, grâce à des techniques de pointes, on considère que la charge virale (d'une personnes séropositive) est INDÉTECTABLE quand elle est inférieure à 50 copies de virus par millilitre de sang. Au niveau international, l'OMS considère qu'une charge virale est indétectable dès qu'elle est inférieure à 200 copies de virus par millilitre de sang.
L'étude PARTNER 2, 2018-2019
ÉTUDE internationale menée auprès de couples homosexuels sérodifférents pendant 4 ans, dont les résultats ont été publiés en 2018. IMPORTANT : le partenaire séropositif prenait un traitement antirétroviral et avait une charge virale indétectable, soit inférieure à 200 copies/ml de sang (d'après la norme internationale). OBJECTIF : étudier le nombre de transmissions du VIH, lors de rapports sexuels non-protégés par le préservatif ou par la PrEP. AU TOTAL : plus de 75 000 rapports sexuels ont été "étudiés". RÉSULTAT : ZÉRO transmission du VIH entre partenaires sérodifférents, après de multiples rapports sexuels sans préservatif ! C'est une nouvelle confirmation de l'efficacité du traitement des personnes séropositives, comme moyen de protection pour les personnes séronégatives.
L'Organisation mondiale de la santé - OMS, 2023
DIRECTIVES : L'OMS a publié des nouvelles directives en juillet 2023, à l'occasion du congrès AIDS 2023 qui se tenait à Brisbane en Australie. OBJECTIF : insister sur l'importance de la suppression de la charge virale (quand la charge virale est indétectable), dans l'amélioration de la santé des personnes séropositives et l'arrêt de la transmission du VIH. IMPORTANT : au niveau mondial, l'OMS considère que la charge virale d'une personnes séropositive est indétectable, quand elle est inférieure à 200 copies/ml de sang. En France ce seuil est plus bas (parce que les techniques d'analyse le permettent) et la charge virale est indétectable quand elle est inférieur à 50 copies / ml de sang. CONCRÈTEMENT : une personnes vivant avec le VIH, sous traitement efficace (aka : avec une charge virale indétectable) NE PEUT TRANSMETTRE LE VIH ; cela signifie qu'il n'y a aucun risque de transmission, tant que la charge virale reste inférieure à 200 copies/ml.
Pour METTRE FIN À L'ÉPIDÉMIE DE VIH, il est primordial que toutes les personnes "porteuses" du VIH connaissent leur statut sérologique. Pour cela le DÉPISTAGE régulier, selon les pratiques, est essentiel. Aujourd'hui, les personnes qui transmettent le VIH sont celles qui ne se savent pas séropositives car elles ne se font pas dépister suffisamment régulièrement.