En 2011, les résultats intermédiaires de l’étude HPTN 052 avaient montré que le traitement antirétroviral permettait de réduire efficacement la transmission du VIH dans les couples sérodiscordants. Le New England Journal of Medicine vient de publier les données définitives de l’étude, après 10 années de suivi sur l’ensemble de la cohorte.
Méthodologie
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En 2005, 1.763 couples hétérosexuels sérodiscordants ont été recrutés et ont été répartis (1:1) pour recevoir un traitement antirétroviral (ARV) précoce -mis en œuvre indépendamment du taux de lymphocytes T-CD4+ (LTCD4+)- ou retardé -initié lorsque les LTCD4+ passaient sous le seuil des 250/mm3. Après une étude intermédiaire, les sujets du groupe traitement différé pouvaient recevoir un traitement précoce ; au total, 17% d’entre eux n’y ont pas souscrits.
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Une analyse de liaison génétique était systématiquement réalisée entre la personne infectée et son partenaire.
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Le critère principal d’évaluation était le diagnostic d’une infection par le HIV-1 liée au partenaire en intention de traiter.
Résultats
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Au total, 886 couples ont reçu le traitement précocement, et 877 ont reçu le traitement de façon différé. Après un suivi moyen de 5,5 ans (0-9,9 ans), 78 personnes ont été infectés, soient une incidence annuelle de 0,9%, parmi lesquels 46 l’ont été au sein du couple.
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En comparaison du groupe traitement différé, le traitement précoce réduisait de 93 % le risque d’infection par le VIH, contracté au sein du couple sur l’ensemble de la durée de l’étude. Pour mémoire, ce taux atteignait 97% sur une analyse réalisée en 201. L’analyse univariée et multivariée a notamment montré que le risque d’infection du partenaire augmentait avec l’augmentation de la charge virale initiale. Dans le groupe traitement différé, une charge virale élevée était plutôt indicative d’une diminution du délai avant initiation des antirétroviraux.
A retenir
Le traitement antirétroviral constitue une méthode efficace pour prévenir la contamination par voie sexuelle dans les couples sérodiscordants stables. Cette étude démontre l’intérêt de la diminution drastique de la charge virale dans la prévention des infections par le VIH. Cependant, des études conduites dans une population de couples tout venant sont nécessaires pour évaluer plus largement l’efficacité de la stratégie.
Source : Univadis