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Le VIH n’est pas mort… mais il ne tue plus

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Source : La Provence

Chaque année 6 000 nouveaux cas sont détectés, les quadras et quinquas sont les plus touchés. Selon Santé Publique France, près de 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2019.

Ce n’est pas parce qu’on parle moins du Sida, qu’il faut penser que la bataille contre la maladie est gagnée. Près de 40 ans après l’explosion des cas de VIH, la recherche a fait des progrès remarquables au point d’avoir transformé un virus tueur en maladie chronique.

« En 2019, on découvre toujours des cas. La génération qui est aujourd’hui âgée entre 40 et 50 ans n’avait pas l’habitude de se protéger pendant leur jeunesse et ça se ressent encore », souligne Stéphanie Occhipinti, infirmière en éducation thérapeutique à l’hôpital Saint-Joseph. Avec l’explosion des applications de rencontre, avoir une relation est aussi facile que d’envoyer un SMS. Un changement de paradigme qui s’est ressenti dans les cabinets médicaux. « Les patients sont libres de faire ce qu’ils veulent, mais on se doit de les alerter sur le dépistage, c’est l’arme principale contre la maladie. »

La politique française en matière de lutte contre le sida est un échec. Voici en substance ce qu’affirme le Conseil national du sida (CNS), instance publique indépendante, dans un rapport accablant publié mercredi 27 novembre. Le document pointe des « faiblesses », des lenteurs en matière de prévention. Pire, le CNS juge que la situation actuelle est « inacceptable », compte-tenu du fait que tous les outils permettant d’enrayer l’épidémie sont disponibles, qu’il s’agisse du dépistage du VIH ou des traitements dans leurs différents usages préventifs.

Aujourd’hui, on vieillit avec le sida

La France vise en effet l’objectif du « 3 x 95 » qui consiste à ce que 95 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, que 95 % des personnes qui connaissent leur séropositivité au VIH aient accès au traitement et que 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale normale d’ici 2020.

Un objectif encore loin d’être acquis. “On pense que 6 000 personnes ne savent pas qu’elles sont séropositives, tout ça parce qu’elles ne se font pas connaître des services de prévention. » Au total, 173 000 Français vivent actuellement avec le Sida. Un chiffre important, qui correspond également au nombre de personnes qui ne transmettent plus le virus.

« Aujourd’hui, une personne traitée, et présentant une charge virale indétectable, ne transmet plus le virus. D’où l’importance de se faire dépister pour mettre en place un traitement adapté », insiste-t-elle. Certains hommes et femmes de “la génération sida” ne pensaient sûrement pas vivre aujourd’hui. Les molécules utilisées dorénavant empêchent la multiplication du virus en piochant dans les réservoirs du corps pour empêcher la dissémination du VIH.

S’ils sont mieux soignés, les séropositifs ne voient toujours pas la vie en rose, puisque la simple évocation de la maladie leur ferme encore de nombreuses portes.

« Ça reste une maladie honteuse. On a du mal à en parler aux proches, à la famille, ses collègues de travail et même des soignants. Il leur est parfois difficile de se faire prendre en charge par des médecins qui ont peur d’être contaminés, sauf qu’un patient qui est malade ne peut plus transmettre le virus. Même chose pour certains EHPAD qui refusent des séropositifs », alerte-t-elle.

De nombreuses études font état de tests concluant pour enfin trouver un vaccin contre le sida, mais le chemin est encore long même si des lueurs d’espoir existent comme ce patient britannique en rémission totale plus de 16 ans après l’apparition de la maladie.

* Plus d’informations : pour parler de la maladie et vous faire dépister, vous pouvez vous rendre dans les centres de planification et d’éducation familiale ou bien dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic du département. 

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