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Les facteurs sociaux sont des déterminants importants de la suppression virologique du VIH

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Source : univadis.fr

Des données nationales ou européennes suggèrent que les personnes migrantes ont un taux de suppression virologique plus faible que les autres, et que les hétérosexuels nés à l’étranger ont un risque d’échec thérapeutique plus élevé que les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Reste à déterminer précisément ce qui, des facteurs d’origine géographique, culturelle, éducationnelle, socio-économique ou liés au mode de vie, constituent les paramètres les plus influents sur le pronostic thérapeutique de la maladie.

Les résultats d’une études

Dans cet objectif, une équipe de chercheurs a mené une étude transversale auprès de sujets VIH adultes traités depuis au moins 6 mois par antirétroviraux reçus en consultation dans deux hôpitaux franciliens.

Parmi ces 475 patients (53% d’hommes, âge médian 47 ans, ancienneté médiane du traitement 9,7 ans, 66% de sujets non nés en France), le score médian EPICES* était de 47,9, 74% de la cohorte étant considérée comme défavorisée. Parallèlement 13,5% d’entre eux n’atteignaient pas la suppression virologique (>50 copies/mL). Les fréquences de la précarité et de la non-suppression virologique étaient plus élevées parmi les personnes VIH nées à l’étranger que parmi celles nées en France, la non-suppression virologique étant elle-même plus fréquente parmi les personnes défavorisées que les autres.

Les rôles de l’âge, de la lassitude et de la précarité

Les analyses statistiques multivariées ont permis d’établir que l’origine de la transmission du virus (hétérosexuelle ou homosexuelle) et le pays de naissance n’étaient pas des facteurs indépendants associés au fait de présenter une suppression virologique. En revanche, la précarité définie par le score EPICES, la survenue d’un événement définissant le Sida, la lassitude vis-à-vis du traitement et un jeune âge.

Les auteurs soulignent que des paramètres sous-jacents à celui du niveau socio-économique entrent sans doute en ligne de compte dans le fait d’atteindre moins souvent la suppression virologique, comme par exemple l’adhésion au traitement, la lassitude ou la capacité à gérer les évènements secondaires liés au traitement. Leur étude suggère que la situation socio-économique des patients, plus que leur origine, serait particulièrement cruciale pour réussir à conduire le traitement antirétroviral sur le long terme. Des interventions sociales pourraient donc les aider à obtenir des réponses thérapeutiques maintenues sur le long terme.

Messages principaux

  • Dans une cohorte francilienne de près de 500 patients VIH traités depuis 10 ans, 74% étaient économiquement défavorisés (score EPICES).
  • Le taux de patients présentant une suppression virologique du VIH était plus faible parmi les personnes défavorisées que les autres (83,5% vs 95,2%).
  • La précarité apparaissait comme un déterminant important associé au contrôle du virus, au contraire de l’origine du patient (migrant ou non).

 

* EPICES (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé) est un score individuel de précarité validé compris entre 0 et 100, et basé sur la réponse à 11 questions (emploi, revenus, niveau d’étude, catégorie socio-professionnelle, logement, composition familiale, liens sociaux, difficultés financières, évènements de vie, santé perçue). Un score supérieur à 30 définit le seuil de précarité.
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