Source : TouteLEurope.eu
En 2016, 1,8 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH dans le monde, soit environ 5 000 cas par jour. Le nombre de personnes vivant avec le VIH atteint ainsi 36,7 millions pour cette même année. Loin d’être épargnée, l’Europe est la seule région du monde où le nombre de nouvelles infections est en augmentation, selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recensé plus de 625 000 cas de VIH dans l’UE et l’Espace économique européen (l’EEE) en 2016. Parmi eux, plus de 29 444 nouveaux cas dépistés. Un chiffre qui représente 5,7 personnes nouvellement dépistées pour 100 000 habitants. La région Europe de l’OMS (Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est) compte plus de 1 115 000 cas de VIH, dont plus de 57 000 nouveaux cas dépistés en 2016. La moyenne atteint 7,7 cas pour 100 000 habitants. La Russie, qui a cessé de communiquer son recensement depuis 2010, n’entre pas dans ces statistiques. Elle comptait à cette date 62 581 cas de VIH connus.
La progression du VIH en Europe de l’Est
L’épidémie de VIH continue de progresser à un rythme alarmant dans la région européenne de l’OMS. Essentiellement dans la partie orientale où sont apparus près de 80 % des 160 000 nouveaux cas de séropositivité diagnostiqués en 2016. C’est le plus grand nombre de nouveaux cas jamais enregistré au cours d’une année.
Les raisons de cette progression sont multiples. Comme le montre ce reportage d’ARTE info, le manque de prévention et de moyens investis dans une politique de santé efficace contre la maladie fait écho au silence relatif des gouvernements sur la propagation du VIH. Les stigmatisations sont fortes et la transmission par les seringues des toxicomanes, une des causes principales de la propagation, reste un tabou.
En Europe de l’Est, 1 personne infectée sur 3 ne connaît pas son statut VIH
En Ukraine, la guerre a fortement désorganisé le système de santé du pays. Provoquant l’exode des médecins, et diminuant l’accès aux contraceptifs et aux antiviraux pour les malades. Alors que des traitements précoces limiteraient les risques, pour les personnes infectées, d’évoluer vers le stade du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Or les individus ayant atteint ce stade ont presque doublé dans l’est de l’Europe ces dix dernières années. En Europe de l’Est, 1 personne infectée sur 3 ne connaît pas son statut VIH, contre 1 sur 7 dans le reste de l’Europe.
Le principal mode de transmission varie selon la zone géographique. Les infections ont régulièrement augmenté en Europe de l’Ouest et centrale chez les hommes qui ont des rapports homosexuels. Pendant ce temps la transmission hétérosexuelle s’est accrue dans la partie orientale. Par ailleurs, l’injection de drogues a entraîné un tiers des nouvelles infections dans les pays d’Europe orientale. A noter que la France compte un nombre de nouveaux cas de VIH relativement élevé. Deux groupes sont particulièrement touchés : les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et les migrants venus d’Afrique subsaharienne.
Objectifs de lutte contre le VIH
Le docteur Andrea Ammon, directrice du centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), plaide pour une plus grande réactivité contre le VIH. « En moyenne, il faut trois ans entre le moment où une personne est infectée et celui où le diagnostic est posé, ce qui est beaucoup trop long ».
Etant donné que plus de 29 000 nouvelles infections au VIH sont notifiées chaque année dans l’UE et l’EEE, l’ECDC recommande aux Etats membres d’axer leur politique de santé publique pour le VIH en trois grands axes : prévenir par la sensibilisation et la promotion des rapports sexuels protégés, assurer des services efficaces de conseils et de dépistage du VIH et veiller à ce que les personnes diagnostiquées bénéficient d’un accès rapide à un traitement de qualité.