Les personnes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles de développer un diabète, y compris en l’absence de facteurs de risque comme l’obésité. C’est ce qu’indique une étude américaine dont les résultats ont été publiés, fin janvier, dans la revue médicale britannique « BMJ open diabetes research and care ». L’étude a porté sur 8 600 personnes traitées aux Etats-Unis pour le VIH en 2009 et 2010, dont 10,3 % étaient atteintes de diabète. Le diabète de type 2 concernait la moitié de ces personnes, le diabète de type 1 : 4 %. Le diabète n’était pas déterminé pour 44 % des personnes de cet échantillon. En population générale aux Etats-Unis, la proportion de personnes diabétiques est de 8,3 %. Selon les données de l’étude, la fréquence du diabète augmentait avec l’âge, l’obésité, et l’ancienneté du diagnostic pour le VIH. Les chercheurs ont ensuite écarté ces facteurs et d’autres comme la co-infection par le VHC, le sexe ou l’origine ethnique dans leur interprétation des données : la proportion de personnes diabétiques est 3,8 % plus élevée dans le groupe de personnes vivant avec le VIH que dans la population générale. Comme le rappelle l’AFP, le lien entre VIH et diabète a déjà été évoqué ces dernières années, mais reste très contesté. Le rapport Morlat (édition de 2013) indique ainsi que l’incidence du diabète de type 2 a été étudiée chez les personnes vivant avec le VIH dans différentes cohortes européennes avec des résultats contradictoires. La cohorte danoise indique que le risque de diabète associé au VIH serait aujourd’hui proche de celui de la population générale. Les principaux facteurs de risque chez les personnes vivant avec le VIH sont ceux que l’on retrouve en population générale : âge, obésité, sexe masculin, etc. Le rapport Morlat indique que la présence d’une lipodystrophie est également associée à un risque accru de diabète. Les chercheurs américains n’avancent pas d’explication pour cette fréquence plus élevée du diabète chez les personnes vivant avec le VIH dans leur étude. Des recherches supplémentaires devraient permettre de décider si l’infection par le VIH doit désormais figurer parmi les facteurs de risque du diabète et d’adapter en conséquence le suivi de cette population. Le rapport Morlat (version 2013) traite du diabète dans ses pages 135 et 136, dans le chapitre consacré aux comorbidités.
Sources : Seronet.info