Source : Univadis
À retenir
• Les changements immunitaires ayant lieu suite à l’élimination du virus de l’hépatite C (VHC) grâce aux antiviraux à action directe (AAD) pourraient engendrer une réactivation de l’herpèsvirus (HV).
Conception de l’étude
• Analyses de séries de cas de réactivation du HV chez 576 patients atteints de VHC ayant été traités par AAD dans 3 hôpitaux en Espagne entre novembre 2014 et novembre 2015.
• La population témoin se composait de 230 patients appariés selon l’âge et le sexe atteints du VHC ; 23 n’ont pas reçu de traitement et 213 ont reçu des schémas thérapeutiques à base d’interféron.
Principaux résultats
• Le HV a été réactivé chez 10 patients ayant reçu un traitement par AAD (2 % ; incidence : 1,74 % par personne-année ; IC à 95 % : 0,84-3,17 %), à une durée médiane de 8 semaines après l’instauration du traitement. Aucun cas de réactivation n’a été observé chez la population témoin.
• L’âge médian était de 67 ans ; 8 patients sur 10 souffraient de cirrhose et 3 étaient médicalement immunodéprimés suite à une greffe de foie.
• Les patients ayant présenté une réactivation du HV recevaient les associations sofosbuvir + lédipasvir ± ribavirine (n = 7), ombitasvir avec paritaprévir et ritonavir plus dasabuvir ± ribavirine (n = 2) ou sofosbuvir + siméprévir + ribavirine (n = 1). Tous ces patients ont atteint une réponse virologique soutenue.
• Les complications ont inclus 2 cas de névralgie post-herpétique et 1 cas de kérato-uvéite.
Limite
• Le lien de causalité n’est pas irréfutable.
Pourquoi est-ce important ?
• Il s’agit du premier rapport de réactivation herpétique chez des patients recevant un traitement du VHC.
• Les changements immunitaires ayant lieu suite à l’élimination du VHC pourraient engendrer une réactivation d’autres virus.
• Un indice élevé de suspicion de réactivation du HV est conseillé pour les patients traités par AAD présentant des facteurs de risque, tels qu’une greffe de foie ou un âge avancé.