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Vaccination fièvre jaune chez les patients VIH, faut-il faire un rappel alors que l’OMS recommande une dose pour la vie chez les personnes immunocompétentes ?

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Vaccination fièvre jaune chez les patients VIH, faut-il faire un rappel alors que l’OMS recommande une dose pour la vie chez les personnes immunocompétentes ?

Long-term Immune Response to Yellow Fever Vaccination in Human Immunodeficiency Virus (HIV)–Infected Individuals Depends on HIV RNA Suppression Status: Implications for Vaccination Schedule

99% des immunocompétents ont un taux de séroconversion après une dose de vaccin fièvre jaune (VFJ). Concernant les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) il n’y a pas de données suffisantes justifiant de la part du groupe SAGE de l’OMS des études d’efficacité et de tolérance chez les PVVIH. Le but de ce travail sur la cohorte suisse était de mesurer l’immunogénicité à court et long terme et d ‘évaluer la nécessité d’une dose de rappel en fonction de facteurs prédisant le niveau de réponse immunitaire.

Méthode

Plasmathèque issue de la cohorte prospective systématique et longitudinale suisse mise en place depuis 1988 permettant les tests sérologiques des PVVIH vaccinées par le VFJ. Les tests sérologiques étaient effectués à l’état basal, 1, 5 et 10 ans après vaccination avec recherche des Ac neutralisants (ACN), considérés comme positifs pour des taux ≥ 1/10. Pour chaque patient le statut thérapeutique et immunovirologique est connu.

Résultats

247 PVVIH inclus, CD4 médian à 536 élts/mm3, avec un nadir médian à 240. La CV était < 400 copies/ml dans 86% des cas.
A l’état basal, 46% avaient des ACN ≥ 1/10, 95% à 1 an, 86 à 5 ans et 75 à 10 ans. Pour les PVVIH contrôlés virologiquement les ACN étaient ≥ 1/10 dans 99, 99 et 100% respectivement.
Globalement la vaccination était bien tolérée

Conclusion.

La protection chez les PVVIH a 10 ans dépend du contrôle virologique au moment de la vaccination avec dans ce cas une réponse comparable à celle des sujets immunocompétents. Néanmoins les auteurs proposent chez ces patients un rappel à 10 ans et pour les non contrôlés un rappel pourrait être fait avant.

Interprétation / commentaires

Ces résultats sur une longue période de suivi sont rassurants. Les auteurs insistent sur la nécessité de connaître le statut virologique au moment de la vaccination car prédictif de la durée de la protection à long terme. Plus que le taux de CD4 c’est bien le contrôle virologique qui est le facteur principal. Bien que les taux soient comparables à ceux des sujets immunocompétents ils ne prônent pas une seule dose pour la vie sachant qu’ils ne semblent pas en faveur des recommandations de l’OMS.
Chez un patient non contrôlé au moment de la vaccination et refaisant un voyage en zone endémique avérée une injection de rappel avant 10 ans paraît prudente, laissée à l’appréciation de chacun.

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