Source : SERONET
Alors que l’épidémie de Covid-19 continue son chemin avec son lot d’incertitudes sur une éventuelle huitième vague, une autre épidémie saisonnière fait doucement son arrivée. L’épidémie de grippe en France métropolitaine survient chaque année au cours de l’automne et de l’hiver et touche entre deux et six millions de personnes. Tous les ans, une grande campagne de vaccination est réalisée. Celle de 2022 a démarré le 18 octobre en France métropolitaine. Elle se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2023. Pendant les quatre premières semaines de la campagne, jusqu’au 15 novembre 2022, les vaccins sont réservés aux personnes prioritaires, dont les personnes vivant acec le VIH.
Grippe et Covid-19, deux épidémies
Nous le savons, les modes de transmission et les symptômes de la grippe et du Sars-CoV-2, virus responsable de la Covid-19, sont très similaires et peuvent rendre difficiles les diagnostics et suivis des deux épidémies en même temps. La grippe est une maladie contagieuse. Comme la Covid-19, elle se transmet par voie aérienne (projection de sécrétions par les postillons quand on parle, par la toux ou les éternuements), par contact rapproché avec une personne qui a la grippe, ou par contact avec les mains ou des objets contaminés (poignées de porte, couverts, barres dans les autobus et les métros, etc.) Après la contamination par le virus de la grippe, la maladie se déclare sous 48 heures en moyenne. Les personnes infectées restent contagieuses jusqu’à cinq jours après le début des premiers signes (jusqu’à sept jours chez l’enfant).
Habituellement, elle apparaît brutalement sous la forme d’une forte fièvre, de courbatures, de maux de tête, de fatigue intense, d’un malaise général et de symptômes respiratoires : toux sèche, nez qui coule. La maladie dure environ une semaine, mais une fatigue est fréquemment ressentie pendant les trois ou quatre semaines suivantes. Une toux sèche peut persister durant deux semaines. La grippe est souvent considérée comme une maladie peu dangereuse, ce qui est le plus souvent le cas lorsqu’elle survient chez des personnes jeunes en parfaite santé.
Or, la grippe peut être grave, voire mortelle en particulier chez les personnes fragiles, comme les personnes âgées ou atteintes de certaines maladies chroniques. Des complications peuvent alors apparaître, telles qu’une infection pulmonaire grave (pneumonie) ou l’aggravation de la maladie chronique dont on est atteint-e. Le traitement de la grippe associe le repos, la réhydratation, la prise de médicaments contre la fièvre (antipyrétiques) et les douleurs. Le recours à un médicament antiviral spécifique contre la grippe peut être proposé par le médecin traitant dans certaines situations. Dans ce cas, le traitement est efficace s’il débute dans les deux jours après l’apparition des symptômes.
Épidémie de grippe 2021-2022
« La circulation active des virus grippaux a débuté mi-décembre 2021 en métropole, s’est propagée lentement à l’ensemble des régions et a pris fin mi-mai 2022 », indique le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°21, 18 octobre 2022. Au niveau national, l’épidémie a duré neuf semaines, de la semaine 09-2022 (du 28 février au 6 mars) à la semaine 17-2022 (du 25 avril au 1er mai), avec une durée de l’épidémie très hétérogène selon les régions, variant de sept semaines (régions Grand Est et Hauts-de-France) à 20 semaines en Occitanie. « Au cours de l’épidémie, [la surveillance] a rapporté 56 742 passages aux urgences pour grippe, soit 18/1 000 passages aux urgences, valeur comparable à la moyenne de 19/1 000 passages aux urgences lors des épidémies de 2015-2016 à 2018-2019 », précise le BEH. Une part importante des passages aux urgences pour grippe durant l’épidémie concernait les enfants de moins de 15 ans : 35 % concernait les moins de 5 ans et 9 % les personnes de 65 ans et plus. Parmi les passages aux urgences pour grippe, 12 % (6 712 passages) ont donné lieu à une hospitalisation, valeur comparable à la moyenne de 13 % observée lors des épidémies de 2015-2016 à 2018-2019. « Cinquante-quatre décès ont été rapportés au total, dont 80 % présentaient au moins un facteur de risque. Parmi ces décès, trois (5 %) sont survenus chez des enfants de moins de deux ans dont aucun ne présentait de facteur de risque, 22 (40%) chez des personnes âgées de 15 à 64 ans dont 67 % présentaient au moins un facteur de risque, et 29 (55 %) chez des personnes âgées de 65 ans ou plus, précise le BEH. Une grande majorité des hospitalisations a concerné des personnes non vaccinées. La vaccination reste donc la solution de prévention individuelle à privilégier pour les personnes à risque. Par ailleurs, Santé publique France donne des infos sur la situation actuelle.
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