Les vaccins contre le papillomavirus (HPV) sont des vaccins recombinants, composés de protéines de capsides sous forme de pseudoparticules virales. Ces vaccins nécessitent l’injection de plusieurs doses pour déclencher une réponse immune. L’Agence européenne du médicament a approuvé initialement un schéma en 3 doses (0, 2 et 6 mois). Puis, la réponse immune semblant meilleure chez les jeunes filles de 9 à 14 ans, le schéma a été réduit à 2 doses espacées de 6 mois, pour cette classe d’âge. Plusieurs avantages peuvent être attendus de cette réduction de doses, dont une réduction des coûts de la vaccination, mais l’on peut surtout présager une amélioration de la compliance.
Notons toutefois que la recommandation pour le schéma à 2 doses est basée sur des résultats d’immunogénicité et ne prend pas en compte le seuil d’anticorps à partir duquel l’infection peut être évitée, seuil qui reste encore à établir. C’est la raison pour laquelle des études observationnelles sont nécessaires, pour vérifier l’impact de cette réduction des doses sur les critères cliniques d’efficacité du vaccin. Le long délai de latence des lésions cervicales et du cancer oblige pour le moment à opter pour les condylomes comme marqueurs d’efficacité du vaccin. C’est ce qu’a choisi de faire une équipe suédoise qui a comparé l’incidence des condylomes chez des jeunes filles vaccinées par le schéma à 2 doses ou à 3 doses.
Même efficacité sur l’incidence des condylomes
La cohorte comporte plus de 260 milles jeunes filles de moins de 20 ans, parmi lesquelles 72 mille ont reçu 2 doses de vaccins et les autres 3 doses, entre 2006 et 2012.
Il apparaît que le schéma par 2 doses de vaccins est aussi efficace sur l’incidence des condylomes que le schéma à 3 doses, à la condition que l’intervalle entre les 2 doses soit supérieur à 4 mois et inférieur à 7 mois. A ces conditions, ce protocole à 2 doses peut être proposé en primo-vaccination même chez les jeunes femmes jusqu’à 20 ans et se montre aussi efficace que les 3 doses.
Rappelons que ces résultats ne concernent que l’incidence des condylomes. Des suivis à plus long terme seront bien entendu nécessaires avant de pouvoir étendre ces conclusions aux néoplasies cervicales intra-épithéliales et au cancer cervical.
Sources : jim.fr