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Swissmedic a enfin autorisé un générique TDF/FTC (de Mepha) aussi bien pour la prophylaxie pré-exposition contre le VIH (PrEP) que pour le traitement du VIH mais GILEAD attaque Mepha au Tribunal fédéral des brevets !

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Source : Dialogai.org

Swissmedic a enfin autorisé un générique TDF/FTC (de Mepha) aussi bien pour la prophylaxie pré-exposition contre le VIH (PrEP) que pour le traitement du VIH mais GILEAD attaque Mepha au Tribunal fédéral des brevets!

Si le Tribunal donne raison à Gilead… le générique sera de nouveau interdit de commercialisation en Suisse et la PrEP restera inabordable.

En Suisse la PrEP n’est pas accessible car le seul médicament disponible, le Truvada de GILEAD, coûte 900.- CHF par mois et n’est, de ce fait, pas remboursé par l’assurance obligatoire des soins (LAMal) lorsqu’il est prescrit pour cet usage. Ce coût est parfaitement inabordable pour la plupart des utilisateurs. À l’heure actuelle, des médicaments génériques moins coûteux ne sont pas disponibles en pharmacie en Suisse. La PrEP (Prophylaxie pré-expostion) est une combinaison de molécules de ténofovir (TDF) et d’emtricitabine (FTC) qui protège les personnes non porteuses du VIH contre la transmission du virus. Ce traitement préventif du VIH est aujourd’hui un dispositif clé dans la lutte contre le VIH.

21% : la part des médicaments dans le montant total des primes (1).

85% : la part des médicaments couverts par l’assurance maladie obligatoire encore sous brevet donc bénéficiant d’un monopole (2).

Le prix des médicaments pris en charge par l’assurance maladie obligatoire est défini en comparant avec les prix publiés dans 9 pays d’Europe voisins (3).
Mais les prix avec lesquels la comparaison est faite ne sont pas les prix effectivement payés car ces pays voisins négocient par la suite des prix nettement plus bas (jusqu’à 50% de rabais) (4).

Quelques traitements pour exemple :

Les traitements DAA contre l’hépatite C sont affichés en France entre €24’000 (Sovaldi) et €36’000 (Harvoni) pour 3 mois de traitement (5) alors que, selon nos renseignements (6), le prix effectivement payé par le système de santé français est plus proche de €12’000 pour les 3 mois du traitement curatif. Un prix donc de trois fois inférieur. Le prix d’un médicament n’est donc pas décidé par l’OFSP mais par la pharma qui publie des prix «bidons» en vue de fausser les comparaisons (7). De plus, les pharmas visent à fixer les prix en fonction de la plus-value – calculé par la pharma nota bene – que le médicament apporte à la population. Le coût de développement moyen d’un médicament l’industrie a été chiffrés à 2.6 milliards de dollars par médicament qui arrive sur le marché. Ce calcul prend en compte la part des coûts de développement des médicaments qui échouent (8).

VIH: Le Truvada coûte CHF 900.- par patient par mois à l’assurance maladie obligatoire en Suisse, alors qu’il ne coûte que CHF 8 par patient par mois à fabriquer (9). Les génériques coûtent € 170 par patient par mois en France et € 70.- en Allemagne. Gilead a vendu pour plus de $ 35 milliards de Truvada depuis 2006 (10).

Hépatite C: Le Sovaldi de Gilead qui guérit l’hépatite C coûte environ CHF 43’000 par traitement par patient à l’assurance maladie obligatoire mais coûte moins de $200 par traitement à fabriquer. Son développement avait coûté un peu moins de $300 millions de francs à la société pharmaceutique Pharmasett. Gilead n’a vraisemblablement pas dépensé plus de 125 millions en essais cliniques de phase 3. Les ventes par Gilead de produits contenant le Sovaldi totalisent près de
$ 58 milliards (11).

Cancer du sein: Un médicament comme l’Herceptin de Roche, un anticorps monoclonal contre certains cancers du sein, coûte un peu plus de CHF 36’000 par année par patient à l’assurance obligatoire des soins mais ne coûte que CHF 50 à fabriquer. Il a rapporté plus de 85 milliards à Roche alors que les coûts de développement, de fabrication et de distribution ne dépassent pas 15% (12.7 milliards) de ce montant (12).

Ces prix exorbitants sont déjà la cause de décisions de rationnement par l’OFSP. Si cela continue, le rationnement de l’accès aux traitements deviendra la règle en Suisse.

Références :

  1. OFSP, Statistique de l’assurance maladie obligatoire 2016
  2. Interpharma, Le marché du médicament en Suisse, 2018
  3. Article 34abis, alinéa 1 de l’ordonnance sur les prestations de l’assurance des soins, OPAS : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Suède
  4. Morgan Steven G., Vogler Sabine et Wagner Anita K., Payers’ experiences with confidential pharmaceutical price discounts: A survey of public and statutory health systems in North America, Europe, and Australasia, Health Policy (Amsterdam, Netherlands) 121 (4), 04.2017, pp. 354?362.
  5. Avis relatif aux prix de spécialités pharmaceutiques publiés en application de l’article L. 162-16-5 du code de la sécurité sociale.
  6. Renseignements fournis par AIDES, France.
  7. Pascal Strupler, Directeur OFSP, Infrarouge TSR, 25. Février 2019
  8. DiMasi JA, Grabowski HG, Hansen RA. Innovation in the pharmaceutical industry: new estimates of R&D costs. Journal of Health Economics 2016;47:20-33
  9. Hill, A, Khoo, S, Fortunak, J, Simmons, B, Ford, N. Minimum costs for producing Hepatitis C direct?acting antivirals for use in large?scale treatment access programs in developing countries. Clin Infect Dis 2014; 58: 928- 36.
  10. Gilead Earnings Reports 2007-2018
  11. Hill, A, Khoo, S, Fortunak, J, Simmons, B, Ford, N. Minimum costs for producing Hepatitis C direct?acting antivirals for use in large?scale treatment access programs in developing countries. Clin Infect Dis 2014; 58: 928- 36.
  12. TSR, Mise au point, 17.02.2019, 20h12, Les médicaments contre le cancer, mine d’or des pharmas
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