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Le sport adapté sur ordonnance, un atout contre les maladies chroniques

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Depuis le 1er mars 2017, un décret permet aux médecins de prescrire de l’activité physique adaptée (APA) aux patients qui souffrent d’une affection longue durée (ALD). Cette reconnaissance du sport adapté en tant que traitement non médicamenteux pourra bénéficier aux dix à onze millions de Français qui souffrent de la trentaine de maladies chroniques reconnues comme ALD.

En pratique, comment se passe la prescription du sport adapté ?

Pour prescrire une activité physique adaptée, le médecin doit remplir un formulaire spécifique où il précise les objectifs thérapeutiques recherchés (contrôle du poids, amélioration de la force musculaire, amélioration des capacités cardiorespiratoires, etc.) et les contre-indications propres au patient. Il l’oriente alors vers les acteurs locaux actifs dans la mise en place de l’activité physique adaptée : éducateurs sportifs au sein de clubs, kinésithérapeutes, psychométriciens ou ergothérapeutes.

Muni de leur formulaire, les patients peuvent se rendre dans le club sportif de leur choix (à condition que celui propose des activités qui conviennent à leur état de santé) ou, dans certaines villes, à la mairie si celle-ci dispose d’un dispositif d’orientation des patients (c’est le cas, par exemple, à Strasbourg).

S’il choisit de s’adresser à un club sportif, le patient est pris en charge par un éducateur formé à l’APA qui lui propose un programme d’activités adapté à ses particularités et aux objectifs fixés par le médecin. Régulièrement, l’éducateur envoie un compte-rendu d’activité au médecin prescripteur qui fait le point sur l’accomplissement des objectifs.

Sur quoi le médecin fonde-t-il ses conseils autour de l’APA ?

Les conseils du médecin prescripteur se fondent d’abord sur l’état de santé de son patient : maladie, objectifs thérapeutiques recherchés, limites particulières du patient (contre-indications), mais aussi sur ses goûts. En effet, pour s’assurer que le patient pratique une activité physique adaptée sur le long terme, meilleure garantie d’effets positifs, le médecin interroge son patient sur ses envies, son éventuel passé de sportif, ses préférences (sport individuel ou collectif, sport en salle ou en extérieur, par exemple), etc.

Pour étayer ses recommandations, le médecin dispose d’une base de données, le MédicoSport Santé, publiée par le Comité national olympique et du sport français (CNOSF). Cette base liste, discipline par discipline, les bénéfices, les risques, les modalités d’adaptation, les publics cibles, les fédérations impliquées, etc.

Enfin, les conseils du médecin s’appuient sur sa connaissances des ressources locales en terme de clubs sportifs ou autres structures proposant des activités d’APA.

Qui paie pour les séances d’activité physique adaptée ?

La question financière est le point faible de cette nouvelle mesure. En effet, rien n’est prévu au niveau national pour rembourser ces coûts, comme peuvent l’être les traitements médicamenteux. L’État compte sur les collectivités locales (par exemple les régions dans le cadre des programmes régionaux de santé) et les assureurs complémentaires (« mutuelles ») pour financer cette activité.

Selon les villes et les départements, des dispositifs d’aide financière sont parfois proposés pour compenser tout ou partie des coûts, en général pour la première année de pratique. Par exemple, à Strasbourg, où le sport sur ordonnance a été lancé dès 2012, environ 1 500 personnes en bénéficient. Gratuit la première année, le coût de l’APA est ensuite établi en fonction des revenus. L’aide financière est assurée par la ville de Strasbourg, l’Agence régionale de santé, le régime local de l’assurance-maladie, les hôpitaux universitaires de Strasbourg, le conseil départemental du Bas-Rhin, etc.

Les coûts restent généralement modestes, sauf pour des activités qui exigent un équipement conséquent.

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