Source : info-vih.com
Le risque d’évènements cardiovasculaires chez les PVVIH est 1,5 à 2 fois supérieur au risque observé en population générale. Les facteurs de risque traditionnels comme le tabagisme et les dyslipidémie sont fortement prévalents chez les PVVIH.
Les scores de prédiction du risque cardiovasculaire sont utilisés pour identifier les patients à plus haut risque et pour lesquels une prise en charge intensive des facteurs de risque est nécessaire. Seulement, depuis plusieurs années, il est de plus en plus admis que l’augmentation du risque cardiovasculaire chez les PVVIH peut aussi être liée à l’activation immunitaire. Ainsi, les scores de prédiction usuels, dérivés d’étude de cohorte en population générale pourraient bien être mis en défaut chez les PVVIH. Une étude publiée ce mois-ci dans Circulation a comparé la performance de trois scores de risque cardiovasculaire : le score de Framingham pour la maladie coronaire (Framingham CHD), le score de Framingham pour la maladie athérosclérotique (Framingham ASCVD) et le score de l’association américaine de Cardiologie (American Heart Association). Une cohorte de 1272 hommes a été suivie pendant en moyenne 4,4 ans. A 5 ans, 3,8 % des patients avaient présenté un IDM ou un décès dont la cause était d’origine coronaire, 6,1 % des patients avaient présenté un IDM, un AVC ou un décès d’origine coronaire. Quelque soit le score utilisé, le risque cardiovasculaire observé était bien supérieur au risque attendu, et ce quel qu’en soit le niveau. Les auteurs ont même réalisé une modélisation pour évaluer le poids des facteurs de risque pris en compte dans les différents scores chez les PVVIH par rapport à leur poids observé dans les cohortes de population générale (coefficients dans les équations d’estimation du risque). L’hypertension artérielle semble avoir un moindre poids chez les PVVIH, alors que les hypercholestérolémies semblent nettement associées à une augmentation du risque. Les scores de prédiction du risque cardiovasculaire utilisés en population générale sous-estiment tous nettement le risque cardiovasculaire des PVVIH. Le développement de scores spécifiques est souhaitable. Ces scores prendront très probablement en compte des variables spécifiques associées à l’état d’activation immunitaire tels que la charge virale, le taux de CD4 et le poids des facteurs de risque traditionnels pourraient bien être différents.