Source : France 3 Hauts-de-France
Le jeune homme d’Arras démystifie le VIH, raconte sa vie de séropositif et vient de lancer un site pour aider celles et ceux qui s’interrogent sur le virus. Un moyen de « combattre la sérophobie » et montrer qu’on peut vivre normalement avec le VIH à l’occasion du Sidaction 2021.
Sur Twitter, là où il se raconte au quotidien, Nicolas s’appelle @mojoboam, « poisson-clown introverti, apprenti DevWeb et militant séropo », entre autres. Entre deux humeurs sur la vie, le confinement et les bars, le jeune homme d’Arras, « 26 ans dans un mois », parle du VIH, des personnes séropositives et du travail qu’il reste à faire autour de cette question de santé publique.
« Le VIH est rendu honteux par la société », dit Nicolas, séropositif depuis 2015, qui vient tout juste de lancer son site Seropo.fr pour « parler de la vie des séropo ». Pour faire simple, « un séropo qui parle aux nouveaux séropo », résume simplement Nicolas, dont l’engagement remonte à 2019.
« Combattre la sérophobie et casser l’image du VIH qui est dépassée et montrer qu’aujourd’hui, un séropositif est en bonne santé et a une vie normale »
L’Arrageois vit alors sa « vie de séropositif » depuis quatre années « sans en parler ». Un jour, il tombe sur des témoignages de personnes séropositives sur Twitter. Déclic. « Je me suis rendu compte qu’il y avait des séropositifs qui avaient décidé de ne plus subir l’ignorance, le rejet, la sérophobie. Je voyais ces gens, et je me suis dit que ce serait bien qu’un jeune de mon âge en parle. »
Nicolas n’a pas encore 25 ans, et il décide de franchir le pas. Il ouvre un blog pour raconter sa vie, sa découverte du VIH, les mois qui ont suivi et son parcours. L’Arrageois veut « combattre la sérophobie, casser l’image du VIH qui est dépassée et montrer qu’aujourd’hui, un séropositif est en bonne santé et a une vie normale ».
L’ouverture de son blog, « une démarche militante », s’accompagne d’un engagement croissant. Nicolas prend la parole, témoigne sur FranceTV slash (la vidéo va bientôt sortir), et « parle de la vie des séropo », tout simplement.
Son site est un « guide du nouveau séropo »
L’Arrageois, d’ailleurs, rappelle que la société méconnaît la séropositivité, confond VIH et SIDA (l’évolution terminale du VIH), et craint les personnes séropositives. « Les gens sont restés coincés dans les années 90, on peut vivre avec le VIH, et ne pas le transmettre. Quand on a le VIH et qu’on est traités, il n’y a plus de transmission, même si on ne met pas de protection. La charge virale est indétectable. »
Le jeune homme le concède. Le chemin est encore long, « changer une société ça se compte en dizaines d’années », dit-il, mais les mentalités changent. Le développeur web y participe, à sa façon.
« C’est important qu’un séropo soit visible, les gens ont besoin d’une image »
Depuis, Nicolas a grandi, et son engagement est un moyen d’être vu aux yeux d’une société qui invisibilise encore beaucoup le VIH. « C’est important qu’un séropo soit visible, les gens ont besoin d’une image », glisse-t-il, à la veille du Sidaction.
D’ailleurs, une question nous taraude. Pourquoi ne pas s’engager dans une association type Sidaction ? « On n’a pas la même façon de militer, les associations font de la prévention, permettent à la recherche d’avancer. Ma façon de militer, moi, c’est de faire passer des messages et de parler de la vie des séropo. »