Source : Dossier de Presse -SIDACTION-2021
Il y a un an, le nombre de nouveaux diagnostics du VIH en France, un chiffre qui stagnait depuis de longues années, enregistrait enfin une baisse de 7 %. C’était peu, certes, mais le travail des différents acteurs de la lutte contre le sida et leurs efforts conjugués en matière de dépistage, de prévention, d’accompagnement et de traitement portaient leurs fruits.
Nous vivions alors un moment charnière : il s’agissait de poursuivre cette dynamique pour infléchir durablement les courbes de l’épidémie. Malheureusement, en 2020, la Covid-19 est venue mettre à mal cet espoir balbutiant. Le recours au dépistage a baissé de 60 % entre février et avril. Un recul préoccupant, qui n’a pas été rattrapé les mois suivants. En parallèle, le nombre de découvertes de séropositivité chez des personnes qui n’avaient jamais été dépistées a, lui, augmenté, tout comme les diagnostics réalisés à un stade avancé de l’infection. De nombreux outils de prévention, tels que la PrEP ou les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod), n’ont pas pu être déployés de façon satisfaisante. Nous avons peu de chiffres pour le moment, mais ils dessinent une tendance très inquiétante.
Des associations mobilisées, mais fragilisées
Sur le terrain, la crise sanitaire s’est accompagnée d’une extrême recrudescence de la précarité. Les associations communautaires ont dû s’adapter à l’urgence, malgré les mesures prises par le gouvernement pour limiter les déplacements et les regroupements, afin de tisser un indispensable réseau solidaire, auquel Sidaction a pu contribuer grâce au maintien de ses financements, mais aussi en collectant et en relayant les informations. Ces associations ont ainsi pu aller au-devant des personnes les plus fragiles et répondre à leurs besoins les plus élémentaires. Leur travail est essentiel, mais les financements de la lutte contre le VIH s’essoufflent toujours plus et la crise économique, en fragilisant les communautés dont ces structures sont issues, met à mal leurs capacités de fonctionnement.
Des publics à protéger d’urgence
Déjà vulnérables et fortement exposées au VIH, les populations clés ont été particulièrement touchées par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Les travailleuses et les travailleurs du sexe ont été privés de revenus, sans possibilité d’avoir recours à des aides de l’État. Les personnes migrantes ont dû faire face au ralentissement des procédures administratives concernant leurs demandes de titre de séjour, ainsi qu’à la peur des contrôles policiers lors de leurs déplacements, pourtant essentiels pour se nourrir et/ou se soigner. Leurs conditions de vie se sont significativement détériorées. Le premier confinement a également provoqué une augmentation des violences envers les femmes et des situations à risque pour les jeunes LGBT+. Dans les prisons, les visites ont été gelées et les personnes détenues n’ont pas pu être équipées tout de suite en masques ou en gel hydroalcoolique. Enfin, pour les personnes vivant avec le VIH, la pandémie a réveillé des traumatismes liés à la stigmatisation de la maladie, les poussant à s’isoler davantage.
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