Source : AIDES
Pour sa 24e édition, le congrès annuel de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) a choisi de poser ses valises dans la ville de Tours (région Centre-Val de Loire). Le thème de cette année ? La transdisciplinarité. La rédaction de Remaides revient sur les moments forts du congrès en quatre articles. Deuxième épisode sur la journée du jeudi 7 décembre 2023.
Le droit au séjour pour soins menacé
« Santé en danger ! Santé en danger ! » Plus d’une centaine de personnes scandent ce cri d’alerte. Elles se sont rassemblées dans le hall du 2ème étage du Palais des Congrès de Tours qui abrite le village associatif du congrès de la SFLS. On peut voir des militants-es de AIDES, Act Up-Paris, Actions Traitements, Sidaction, Vers Paris Sans Sida ou encore Sida Info Service, etc. Mais aussi des médecins, des infirmiers-ères et des chercheurs-ses. Le rassemblement, organisé à l’initiative de AIDES, a pour but d’alerter les médias et les politiques sur les graves conséquences qu’aurait une restriction de l’accès aux soins des étrangers-ères.
Remise en contexte : Au moment de ce rassemblement, le texte du projet de loi Immigration et Intégration est devant l’Assemblée nationale (il a été rejeté le 11 décembre dernier suite à l’adoption d’une motion de rejet du projet et va passer en commission mixte paritaire, dans la semaine du 18 décembre). Contrairement aux sénateurs-rices, les député-es de la commission des Lois ont décidé de maintenir le dispositif de l’Aide médicale de l’État (AME). En revanche, le droit au séjour pour soins est toujours menacé de disparaître dans sa version actuelle. La commission des Lois a maintenu presque en l’état l’amendement proposé par le Sénat, visant à faire dépendre l’accès au séjour en France des personnes étrangères malades à la disponibilité du traitement dans leurs pays d’origine au lieu d’un accès effectif au traitement. Cette proposition est délétère car le titre de séjour permet de sortir de la précarité, qui éloigne des soins. Il permet de prendre soin de soi, de suivre son traitement et voir sa charge virale diminuer, à terme ne plus transmettre le VIH.
Présente au rassemblement organisé à la SFLS, Camille Spire, la présidente de AIDES, ne cache pas ses inquiétudes : « Changer un mot dans cette loi [traitement disponible versus accès effectif, ndlr], peut provoquer la mort des personnes renvoyées dans leur pays d’origine. Il y a plein de raisons qui font qu’on peut vivre dans un pays où le traitement est disponible, mais très difficile d’accès : si on vit éloigné d’une grande ville, si on subit des discriminations, etc. ». Pour Camille Spire, le but de cette mobilisation est de montrer que toute la communauté française de la lutte contre le VIH est ensemble : « Que ce soit, les acteurs et actrices associatifs, les soignants ou les sociétés savantes, nous avons le même cri du cœur pour dire que restreindre le droit au séjour pour soin serait une énorme bêtise ».
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