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Perspectives d’élimination de l’épidémie de VIH aux Pays-Bas chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à l’ère de la PrEP

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Source : Info-VIH.com

Perspectives d’élimination de l’épidémie de VIH aux Pays-Bas chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à l’ère de la prophylaxie pré-exposition, la PrEP.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) étant une intervention prometteuse pour aider à mettre fin à l’épidémie de VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) aux Pays-Bas, l’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la PrEP sur la prévalence du VIH dans cette population et de déterminer les niveaux de couverture de la PrEP nécessaires à l’élimination du VIH.

Les auteurs ont développé un modèle mathématique de la transmission du VIH dans une population stratifiée selon le comportement sexuel à risque avec un traitement antirétroviral universel (TAR) et l’utilisation continue de la PrEP en fonction du comportement à risque de l’individu. Ils ont estimé la réduction de la prévalence du VIH en fonction de l’augmentation du taux d’adoption de la PrEP et déterminé les niveaux d’adoption, d’efficacité et de durée qui seraient nécessaires pour éliminer le VIH.

Aux niveaux actuels de couverture antirétrovirale de 80%, d’efficacité de la PrEP de 86% et de durée de PrEP de 5 ans, l’élimination du VIH nécessite une couverture PrEP de 82% dans le groupe le plus à risque (12 000 HSH avec plus de 18 partenaires par an).

Si la couverture antirétrovirale augmentait de 9 %, le seuil d’élimination serait de 70 % pour la PrEP. Pour une durée plus courte de la PrEP et une efficacité moindre, les perspectives d’élimination seraient moins favorables.

PrEP chez les HSH aux Pays-Bas

Dans ce modèle, l’utilisation de la PrEP chez les HSH aux Pays-Bas s’est avérée être une intervention efficace pour réduire la prévalence du VIH et, à terme, conduire à l’élimination du VIH. L’ampleur précise de la réduction attendue dépendait toutefois de la façon dont la PrEP était utilisée dans la population. L’adoption de la PrEP par les individus les plus à risque était l’intervention la plus prometteuse, l’élimination du VIH étant atteinte avec une couverture PrEP de 82% (environ 5,7% de tous les HSH ou 12000 avec plus de 18 nouveaux partenaires par an). Dans ce modèle le délai pour parvenir à l’élimination après l’introduction de la PrEP était assez long :  dans le scénario idéal de couverture de la PrEP, la prévalence et l’incidence du VIH diminuaient  de moitié respectivement en 40 et 15 ans, et il fallait plus de 80 ans pour arriver à zéro.

Si le nombre d’utilisateurs de PrEP était le même que dans le scénario initial, mais qu’il était réparti entre les deux groupes les plus à risque, l’impact de la PrEP sur la prévalence serait bien moindre : pour l’ensemble des paramètres explorés, la réduction maximale de la prévalence (de 8 à 4,6 %) avec l’utilisation de la PrEP dans deux groupes était observée lorsque la couverture de la PrEP chez les personnes présentant les risques les plus élevés atteignait 46 %. Bien qu’il y ait eu beaucoup plus d’utilisateurs de PrEP dans le groupe avec moins de risque, ils avaient moins de partenaires et contribuaient donc moins à la transmission.

Cela donne à penser que la PrEP devrait d’abord cibler les personnes les plus à risque et qu’un effet important de la PrEP sur la prévalence du VIH au niveau de la population ne peut être obtenu par une utilisation extensive de la PrEP chez les personnes à faible risque.

En conclusion, cette analyse suggère que la PrEP chez les HSH pourrait, en principe, éliminer le VIH de cette population aux Pays-Bas. Pour parvenir à l’élimination, les auteurs pensent que les services de santé devraient cibler la PrEP sur les personnes présentant les comportements à risque les plus élevés. Le niveau actuel d’adoption de la PrEP par les HSH néerlandais peut réduire la transmission du VIH mais est insuffisant pour avoir un impact significatif sur l’épidémie.

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