Source : Têtu• magazine
D’après les chiffres de Santé Publique France, 26% des cas de monkeypox confirmés sont des hommes gays ou bi séropositifs. Présentent-ils des risques particuliers? On fait le point.
Aujourd’hui en France, 173.000 personnes vivent avec le VIH. La plupart connaissent leur statut sérologique et sont traitées en conséquence par antirétroviraux. En revanche, 25.000 d’entre elles ne connaissent pas leur séropositivité et la découvrent à l’occasion d’une infection opportuniste. Pour toutes ces personnes, le monkeypox présente t-il un risque particulier ?
Pas de risque supplémentaire
« Sur l’ensemble de nos patients qui consultent pour un monkeypox, environ 20% sont séropositifs et la majorité est suivie et sous traitements donc non immunodéprimée » constate le Dr Alexandre Bleibtreu, médecin infectiologue à l’hôpital Pitié-Salpétrière à Paris. « Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont plus à risque d’être infecté par le monkeypox » ajoute-t-il.
Traitées, avec une charge virale indétectable et un taux de CD4 normal (entre 500 et 1200), les personnes séropos ne semblent pas plus à risque que d’autres de développer une forme grave de la maladie, ou d’avoir des complications particulières. « Ce sont davantage l’orientation sexuelle et les pratiques sexuelles qui exposent au virus. » Un point que Franck Barbier, responsable santé de AIDES traite avec une certaine prudence, non pour alarmer mais pour inviter les personnes concernées à prendre conseil auprès de leur médecin : « Dans certains cas, les gens sont dans une impasse thérapeutique avec leur traitement. D’autres ont histoire thérapeutique longue et compliquée, par exemple ceux et celles qui ont eu un sida au cours de leur vie ou celles et ceux qui sont malades depuis longtemps et dont le système immunitaire est fragilisé par le virus. » Si ces parcours devront se montrer vigilants, les médecins ne se montrent pas particulièrement inquiets, mais gardent toutefois en tête que nous sommes au début de l’épidémie et que les connaissances se font jour progressivement.
Pas de formes graves
Parmi les malades du monkeypox que reçoit le Dr Bleibtreu en consultation, certaines découvrent leur séropositivité à l’occasion de cette nouvelle infection. Elles sont donc immunodéprimée du fait du VIH et parfois au stade sida avec un taux bas de CD4. « Chez elles non plus, nous ne constatons pas de formes plus graves que chez les autres patients » rassure l’infectiologue qui rappelle toutefois que si, en zone non endémique, aucun malade n’a encore été hospitalisé en soins intensifs ni décédé du fait d’une infection au monkeypox, les symptômes de la maladie, peuvent, pour tous, être particulièrement pénibles et douloureux, avec parfois des séquelles cutanées importantes.
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