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Métiers et vivre avec le VIH : en finir avec les discriminations !

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Source : Seronet.info

Aujourd’hui, une personne séropositive fait face à des discriminations professionnelles à l’égard de certains métiers du service public.

Une sélection sous critères médicaux

En 2019, les personnes vivant avec le VIH sont toujours considérées comme « inaptes au terrain » pour la majorité des métiers chez les pompiers, la gendarmerie, l’armée ou la police nationale. L’accès à ces métiers se fonde sur un référentiel d’aptitude anachronique : le référentiel Sigycop qui « correspond au profil médical d’un individu, établi par un médecin militaire, lui permettant de déterminer son aptitude à intégrer l’armée française (…) S’il a une vocation militaire, le profil médical Sigycop s’applique et crée des exclusions systématiques de personnes vivant avec le VIH dans de nombreux autres emplois publics. Ainsi, l’exclusion constatée pour l’armée [sur la base des coefficients appliqués aux candidats-es séropositifs-ves au VIH, ndlr] se retrouve dans d’autres secteurs, notamment la police nationale », expliquait le rapport VIH/Hépatites, la face cachée des discriminations 2015, réalisé par AIDES. Cette politique discriminatoire dans l’accès à l’emploi y était détaillée dans le premier chapitre dudit rapport.

Des réactions judiciaires face aux discriminations

Suite à cette parution, AIDES avait écrit aux ministres concernés (Santé, Défense et Intérieur), sans obtenir de réponses satisfaisantes, voire sans obtenir de réponses du tout. L’association avait donc saisi le Défenseur des droits fin 2015. Celui-ci n’a malheureusement pas donné suite. AIDES a depuis repris son argumentaire et choisi de repartir à la charge. Depuis juillet 2018, une mission d’information est conduite à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission de la défense nationale et des forces armées. Elle porte sur « l’évaluation des dispositifs de lutte contre les discriminations au sein des forces armées ». Présidée par les députés Bastien Lachaud (France Insoumise) et Christophe Lejeune (La République En Marche), elle a procédé à des auditions : directrice des affaires juridiques du ministère des Armées, inspecteur des armées, directeur des ressources humaines du ministère des Armées, aumôniers des forces armées, directrice du service de santé des armées, etc. AIDES a également été auditionnée (6 décembre 2018). C’est la seule association de santé à avoir été auditionnée, ce qui démontre la reconnaissance de l’expertise de l’association sur le sujet.

Appel à la mobilisation de personnes séropositives

À cette occasion, l’association avait rédigé un argumentaire très complet qui a constitué la trame de son audition. Ce même document va également servir à relancer une saisine du Défenseur des droits par l’association. Dans ce cadre, l’association est à la recherche de personnes vivant avec le VIH ayant renoncé à se porter candidates ou ayant été mises au placard après la découverte de leur séropositivité. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez vous rapprocher de Chloé Le Gouëz (clegouez « @ » aides.org) et Enzo Poultreniez (epoultreniez « @ » aides.org). De son côté, la mission d’information parlementaire poursuit ses travaux (une audition du directeur de Polytechnique est prévue le 21 mars, par exemple). Elle doit rendre son rapport avant l’été, une fois l’ensemble des auditions achevées.
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