Source : TÊTU.COM
Ouvertement séropositif, l’ancien joueur du pays de Galles déplore encore et toujours la stigmatisation dont sont victimes les personnes atteintes du VIH – la sérophobie. Il lance ainsi une campagne de sensibilisation pour faire évoluer les mentalités.
L’an passé, Gareth Thomas a été contraint de dévoiler sa séropositivité. Aujourd’hui, il s’engage pour lutter contre l’ignorance autour du VIH. En partenariat avec la société pharmaceutique ViiV Healthcare, l’ex-rugbyman lance Tackle HIV, une campagne de sensibilisation visant à éduquer le grand public sur les questions relatives au virus. Il espère mettre un terme à toute forme de stigmatisation et autres préjugés dont il a lui-même été victime. Et la communauté gay doit se sentir visée par cette démarche.
« Un ami à moi a trouvé qu’une grande partie de la négativité venait de la communauté gay avec des gens qui l’évitaient et qui lui demandaient s’il était ‘clean’, confie Gareth Thomas à Attitude. Ce terme a une connotation tellement négative. Dans une communauté où les gens ont plus de chances d’avoir le VIH, ils devraient comprendre le pouvoir de ce type de langage dénigrant plus que quiconque. […] Si tu veux savoir si quelqu’un vit avec le VIH, demande-lui s’il vit avec le VIH. Ne lui demande pas s’il est ‘clean' ».
Indétectable = non transmissible
L’ancien athlète de 46 ans reconnaît avoir souffert du manque d’informations concernant le VIH. « La première chose qui m’est passée par la tête, c’était de savoir combien de temps il me restait à vivre et comment j’allais l’annoncer à mes parents, évoque-t-il. J’avais tout un apprentissage qui m’attendait et ça m’a pris du temps. Pendant un moment, durant mes visites à l’hôpital, je n’écoutais pas ce qu’on me disait car je ne voulais pas être à l’hôpital. Je ne voulais pas qu’on me voit à l’hôpital. Je voulais juste y rentrer et en sortir aussitôt. Pouvoir enfin écouter et m’éduquer était un processus long, très long ».
Avec davantage d’informations, l’ex-rugbyman espère que la notion d’indétectabilité rentrera dans la conscience collective. « Si tu es informé, tu réalises qu’une personne vivant avec le VIH et étant sous traitement n’a aucun risque de transmettre le virus », rappelle-t-il. Gareth Thomas tient également à préciser que faire partie d’un couple sérodivergent ne revient pas à faire une croix sur le sexe. « Mon mari est séronégatif et nous avons une vie sexuelle active, assure le sportif. Il y a tellement de preuves de ça et, pourtant, les gens choisissent encore de croire aux mythes d’il y a 20 ou 30 ans. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur le VIH et écoutez les actualités ». Pour en finir avec la sérophobie.