source : Nice Matin
Guillaume suit la PrEP, un traitement qui lui permet d’être protégé du virus, tandis que l’autre Guillaume a été contaminé par le VIH en 1995. Depuis, il bénéficie du Tasp. Grâce à ce traitement, il ne souffre plus, mène une vie tout à fait normale et sa charge virale est devenue indétectable.
Depuis juillet, le Département et la Ville de Paris proposent, en avant-première, un test rapide et gratuit. Il permet de connaître le statut sérologique pour enrayer la propagation du virus. Mais après le dépistage, que se passe-t-il ?
LA PREP, LE PRÉSERVATIF CHIMIQUE
C’est alors que ce nouveau Niçois a pu bénéficier du traitement post-exposition. Une thérapie administrée en urgence après un risque de transmission du VIH. Elle doit l’être dans les quatre heures qui suivent le risque et avant quarante-huit heures maximum.
Pendant quatre semaines, le patient sera suivi et un test de dépistage sera réalisé six semaines après la prise de risque.
« NE PAS AVOIR PEUR ET ASSUMER CE QUE L’ON FAIT »
« À la fin du traitement, on m’a dit que je n’avais rien et on m’a proposé la Prep. » Un moyen chimique de protéger ses relations sexuelles du VIH. « Aujourd’hui, je prends un comprimé par jour et toujours à la même heure. Même s’il y a un battement de quelques heures autorisé. »
Guillaume le prend en fin de matinée, pour être sûr de ne jamais le manquer. Il n’a, jusqu’ici, jamais ressenti d’effets secondaires, des nausées comme il peut s’en produire. Son partenaire est également sous Prep. Près de 600 personnes bénéficient de ce traitement dans les Alpes-Maritimes.
Tous les trois mois, ils se rendent à l’hôpital pour un check-up complet. Dernièrement, une infection sexuellement transmissible a été décelée chez son compagnon. Tous deux se sont fait soigner. Car la Prep ne protège pas de ces IST.
« C’est important d’être suivi, aussi bien pour soit que pour les autres. Il faut se faire dépister et se protéger, car on ne sait jamais sur qui on peut tomber », appuie Guillaume, qui, avec ce traitement, se sent vraiment protégé du VIH.
Il ajoute: « Les médecins d’ici, contrairement à Paris, sont vraiment à l’écoute et disponibles. Si nous avons la moindre question, nous avons leur numéro et pouvons les contacter. Avec tout ce qui existe aujourd’hui, il ne faut pas avoir peur et assumer ce que l’on fait. »
LE TASP POUR NE PLUS TRANSMETTRE LE VIH
Olivier avoir été contaminé par le VIH en 1995. Depuis, il bénéficie du Tasp (traitement de prévention). « Ma précédente épouse était séropositive et on essayait d’avoir un enfant. Nous n’arrivions pas avec les méthodes préconisées, alors une fois, nous avons décidé de ne pas utiliser de préservatif et j’ai été contaminé. »
Olivier a aussitôt été pris en charge: « J’ai changé pas mal de fois de traitement. Au début, j’avais, trois, voire quatre cachets avec une ou deux prises par jour. Et avec beaucoup d’effets secondaires. » Vomissements, vertiges, amaigrissement, ça n’a pas toujours été facile.
« A L’ÉPOQUE, LES TRAITEMENT MARCHAIENT PLUS OU MOINS BIEN »
« À l’époque, les traitements marchaient plus ou moins bien. Je faisais des rechutes. J’ai même fait de la lipodystrophie. La graisse de mon visage fondait. J’ai dû faire des injections, un peu comme du botox aujourd’hui. Quand le traitement ne fonctionnait plus, je le ressentais tout de suite. Certains médicaments avaient des effets sur mon foie. Je n’ai jamais bu beaucoup d’alcool et pourtant j’avais le foie d’un alcoolique. »
Vers les années 2000, les recherches sur le VIH ont vraiment avancé. « Avec le Dr Pugliese, je savais que j’étais très bien suivi, remercie Olivier. L’équipe de [l’hôpital niçois] l’Archet 2 est vraiment top, et franchement, ça aide quand on n’est vraiment pas bien et que les effets secondaires sont de moins en supportables. Et avec les années, tout a disparu. »
« J’AI UNE VIE TOUT À FAIT NORMALE »
Aujourd’hui, grâce au Tasp (traitement comme prévention), qui a permis de diminuer la quantité de virus dans son sang et dans son sperme, la charge virale d’Olivier est devenue indétectable. Il ne transmet plus le VIH: « J’ai une vie tout à fait normale, je suis très sportif et ni le traitement, ni le virus ne nuisent à mes performances. Je vis tout à fait normalement. »
Le VIH ou le sida, ça n’intéresse pas ou ça fait peur. « Certains membres de ma famille le savent, d’autres non. Je sais qu’ils ne réagiraient pas de la meilleure des manières. Idem pour mes amis. Je n’ai pas envie de briser des amitiés pour ça. »
Olivier est soumis à des prises de sang et des consultations tous les cinq mois. Mais il ne prend qu’un médicament par jour. Et visiblement, il se porte comme un charme: « Le VIH désormais n’est plus synonyme de mort et de souffrance. »