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L’état de santé cardio-respiratoire du milieu de vie prédit le devenir du sujet âgé

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Source : Univadis.fr

À retenir

Cette étude observationnelle, menée sur une large cohorte de sujets sains, montre qu’un bon état de santé cardiorespiratoire en milieu de vie est associé à un moindre risque de dépression et de mortalité cardiovasculaire, y compris en présence d’une dépression, au-delà de 65 ans. Ces résultats montrent que la santé cardiorespiratoire en milieu de vie doit être considérée comme un objectif de prévention primaire important pour réduire le risque de dépression et la mortalité cardiovasculaire du sujet âgé. Les auteurs encouragent donc à la promotion précoce de l’activité physique pour favoriser le bien vieillir.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

Dépression et maladies cardiovasculaires sont connues pour ne pas faire bon ménage. La prévalence de dépression est élevée (environ 20%) chez les sujets présentant un événement cardiovasculaire, AVC notamment. Et cette dernière est aussi considérée comme un facteur péjoratif du pronostic en cas de syndrome coronarien aigu. Aux États-Unis, le poids des maladies cardiovasculaires est tel qu’il a incité à rechercher et à limiter les facteurs de risque modifiables. La santé cardiorespiratoire étant inversement associée à la mortalité toutes causes, cardiovasculaire, et à une moindre incidence des dépressions, une équipe américaine a cherché à savoir si une bonne forme physique en milieu de vie pouvait influer sur la survenue de dépression et la mortalité cardiovasculaire à plus long terme.

Méthodologie

La Cooper Center Longitudinal Study (CCLS) a enrôlé 19.241 sujets sains entre janvier 1999 et décembre 2009 et a recueilli les données concernant leur état de santé en milieu de vie. Ceux qui présentaient des antécédents de dépression ou de maladies cardiovasculaires étaient exclus. Les participants étaient classés en fonction de la V02 max obtenue au test de Balke modifié : niveau de santé cardiorespiratoire (SCR) faible (premier quintile en tenant compte de l’âge et du sexe), niveau modéré (quintile 2 et 3) ou niveau élevé (quintile 4 et 5). Ces données ont ensuite été croisées avec celles des systèmes d’Assurance santé Medicare et Medicaid pour obtenir les diagnostics de dépression, et avec le registre national des décès.

Résultats

  • L’analyse a inclus 17.989 sujets (80,2% d’hommes) d’âge moyen 50,0 ans lors de l’examen du milieu de vie.
  • Sur un suivi de 117.989 personnes-années, 2.701 diagnostics de dépression et 841 décès d’origine cardiovasculaire ont été enregistrés.Parmi eux, 231 étaient dus à une maladie cardiovasculaire faisant suite à une dépression, alors qu’il n’y avait pas de dépression associée pour les 610 autres.
  • En analyse multivariée, une forte association a pu être observée entre un niveau élevé de santé cardiorespiratoire en milieu de vie et un risque réduit de dépression, de décès d’origine cardiovasculaire (décès CV) suite à une dépression et de mortalité CV sans dépression après 65 ans.
  • Ainsi, les sujets qui avaient un niveau élevé de SCR en milieu de vie avaient un risque de dépression réduit de 16% par la suite (Hazard ratio 0,84 [IC95% : 0,74-0,95]) par comparaison à ceux qui présentaient les niveaux de SCR les plus bas, et leur risque de mortalité cardiovasculaire était également réduit de 61% (HR 0,39 [IC95% : 0,31-0,48]).
  • Même après un diagnostic de dépression, un niveau de SCR élevé en milieu de vie était encore associé à une réduction de 56% du risque de décès d’origine cardiovasculaire (HR 0,44 [IC95% : 0,31-0,64]).
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