Source : AIDES Remaides
Maladies chroniques et travail : l’égalité en jeu !
En décembre 2023, la Défenseure des droits (DDD) et l’Organisation internationale du travail (OIT) publiaient leur 16e baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi. Cette enquête dressait un panorama des discriminations dans l’emploi, secteurs privé et public, concernant notamment les personnes vivant avec une maladie chronique. Remaides N°127 (printemps 2024) en a rendu compte. Qualification des faits, recours possibles, obligations légales des employeurs-ses et rôle de la médecine du travail. Remaides fait le point dans cette seconde partie.
Pourquoi s’intéresser aux maladies chroniques et à leurs impact et prise en compte dans le domaine de l’emploi ? Sans doute parce qu’elles prennent aujourd’hui une plus grande place. De fait, elles sont en constante augmentation. La part de la population active atteinte d’une maladie chronique était estimée en 2019 à 15 %, elle devrait atteindre 25 % dès 2025, selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact, un organisme officiel français). Les maladies chroniques sont « aujourd’hui devenues un enjeu majeur de santé au travail », admettent la DDD et l’OIT dans leur 16e baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi.
Travail : le rôle clé des services de santé
Un constat : seulement la moitié des personnes malades chroniques « connaissent plutôt bien ou très bien les bons gestes et les mesures de prévention au travail » ; idem pour « les informations liées à la santé au travail » et les risques auxquels les personnes sont exposées dans leur emploi. Cette méconnaissance se traduit dans les chiffres tout comme une forme de défiance à l’égard des services de santé au travail. Ainsi, le 16e baromètre indique qu’un quart environ des salariés-es n’ont pas bénéficié de visite médicale depuis plus de cinq ans dans leur entreprise ou organisation et « plus de la moitié des personnes actives considèrent que leur médecin du travail connaît mal leur état de santé ». Une bonne raison à cela : près de la moitié des personnes actives vivant avec une maladie chronique hésitent à livrer des informations au-à la médecin du travail ». Cette hésitation semble souvent liée à la crainte que le-la médecin du travail transmette cette information à l’employeur-se ; d’autant que dans certains cas, la médecine du travail dépend directement de l’employeur-se (médecin salarié-e de l’entreprise).
Pour lire la suite de l’article, cliquez ici : AIDES Remaides