Source : AIDES Remaides
Générations Positives : Joel et Joao, un dialogue intergénérationnel autour de la vie avec le VIH
Aujourd’hui, 15 avril 2024, j’ai rendez-vous avec deux personnes vivant avec le VIH de deux générations différentes. Joël a 53 ans. Il vit avec le VIH depuis 1994. Joao, de son côté, a 32 ans. Il vit avec le VIH depuis 2015. Ils ne se connaissent pas et, pour Remaides, ils ont accepté de se prêter à l’exercice de l’entretien croisé.
Remaides : Dans quelles circonstances avez-vous découvert votre séropositivité et quelles ont été les répercussions sur votre vie, les premiers temps ?
Joël : J’ai découvert ma séropositivité le 10 octobre 1994, quatre jours avant mon 24è anniversaire. À l’époque, je vivais en Jamaïque et je faisais partie d’une association : Jamaica AIDS Support. Comme il y avait beaucoup de personnes de mon entourage qui étaient séropositives, j’ai décidé de faire un test VIH, qui s’est avéré positif. Un diagnostic VIH en 1994 en Jamaïque ; c’était comme une peine de mort ! On me donnait cinq ans maximum d’espérance de vie. Cette annonce m’a traumatisé. L’idée de mourir jeune m’était insupportable. Il n’y avait pas de traitement en Jamaïque, alors au bout de trois ans et comme ma santé se dégradait j’ai décidé de m’installer au Costa Rica. J’ai quitté mon pays aussi à cause d’un climat très homophobe : une chasse aux homosexuels. En 1995, j’étais dans mon appartement avec mon petit copain en train de regarder la télé et la police a débarqué subitement. Ils ont défoncé la porte et nous ont emmenés et placés en garde à vue. J’ai passé quatre mois en rétention où j’ai été battu et humilié. J’ai encore des traces physiques de ces maltraitances.
Joao : Tu as vécu deux violences : l’absence de médicaments et l’homophobie policière…
Joël : Oui et beaucoup d’homosexuels se sont fait tuer dans les années 80 et 90 en Jamaïque. Partir au Costa Rica en 1997 m’a doublement sauvé la vie. C’est dans ce pays que j’ai commencé mon premier traitement VIH et c’est là-bas que j’ai pu vivre librement mon homosexualité. Je suis tellement content d’être en vie aujourd’hui.
Cliquez ici pour lire la suite de l’article : AIDES Remaides