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HUGUES CORDEL : « LA VACCINATION CONTRE LA GRIPPE ET CONTRE LA COVID-19 EST RECOMMANDÉE DANS TOUS LES CAS »

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Source : AIDES

Depuis octobre, une nouvelle campagne de vaccination contre la Covid-19 a été lancée en France. Que doivent faire les personnes vivant avec le VIH ou les hépatites virales ? Quelles sont les recommandations ? Le Dr Hugues Cordel, médecin infectiologue au service des Maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Avicenne (AP-HP, Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint Denis) et président de la Société française de lutte contre le sida (SFLS), fait le point pour Remaides. Interview.

Remaides : Une nouvelle campagne de vaccination a débuté le 2 octobre dernier concernant la Covid-19 ? Quelles sont vos recommandations de vaccination pour les personnes vivant avec le VIH ou les hépatites virales ?

Dr Hugues Cordel : On recommande à tout le monde de se faire vacciner par le nouveau vaccin qui est adapté au dernier variant qui circule. Cette vaccination est ouverte à toutes les personnes qui ont une pathologie chronique, dont les personnes vivant avec le VIH ou les hépatites virales, bien sûr. C’est un vaccin en une seule dose et cela quel que soit son schéma vaccinal antérieur : qu’on ait fait les premières doses de vaccin, il y a deux ans, qu’on ait fait des rappels ou qu’on ait eu la Covid. Autrement dit quels que soient ses antécédents vaccinaux ou d’infection par la Covid, il est recommandé de se faire vacciner lors de cette nouvelle campagne avec le vaccin adapté aux souches de virus de 2023-2024. Ce vaccin est le Comirnaty® Omicron XBB.1.5.

Remaides : Quel est l’efficacité de ce vaccin ?

Ce vaccin cible un variant qui a été retrouvé au printemps, début d’été dernier : le XBB.1.5. Malheureusement, le Sars-Cov-2 [virus qui cause la Covid-19, ndlr] mute rapidement. Actuellement, ce sont plutôt les variants EG.5 et BA.2.86 qui circulent. Toujours est-il que ces variants appartiennent à la souche Omicron du virus. Le vaccin Comirnaty XBB.1.5 dont nous parlons cible les variants Omicron. On présume donc et on espère que le vaccin utilisé actuellement [le dernier en date, ndlr] jouera pleinement son rôle. Cela étant, c’est notre lot avec ce virus de la Covid-19 qui mute facilement et rapidement, plus vite que la mise au point d’un vaccin. Nous avons d’ailleurs cette même problématique avec le virus de la grippe qui va muter une fois par an à peu près alors qu’avec le virus de la Covid des variants importants et différents peuvent émerger deux, voire trois fois par an. La mise au point d’un vaccin ne peut pas tenir un tel rythme.

Remaides : Un rappel peut se faire à partir de six mois après la dernière infection ou injection de vaccin contre la Covid-19. Pour les « personnes immunodéprimées », le délai préconisé est réduit à trois mois. Est-ce valable pour toutes les personnes vivant avec le VIH ?

Des recommandations de la Direction Générale de la Santé (DGS Urgent) font le point sur ce sujet. Il indique qu’il faut, en effet, attendre un délai de six mois après la dernière infection documentée [prouvée par un test positif, ndlr] ou une injection vaccinale. Le délai de trois mois concerne les personnes immunodéprimées et les personnes transplantées, c’est-à-dire les personnes qui, dans le cas du VIH, ont moins de 200 CD4/mm3. Je peux prendre l’exemple d’un patient que je suis qui est dans cette situation. Il m’a expliqué en consultation qu’il s’est fait vacciner en septembre 2023 dans une pharmacie. Il a fait le vaccin de la génération précédente : celui administré en 2022-2023. Il devra donc attendre trois mois avant d’être vacciné avec le nouveau vaccin, celui de 2023-2024 [Comirnaty XBB.1.5, ndlr]. Pour une personne vivant avec le VIH qui n’est pas immunodéprimée [CD4 au-dessous de 200 CD4, ndlr] et qui aurait été vaccinée en septembre, elle devra attendre six mois avant une nouvelle vaccination avec le nouveau vaccin 2023-2024. C’est ce qu’expliquent les recommandations. On peut noter que dans l’hypothèse d’une nette accélération de la circulation du virus, ce qui n’est pas le cas actuellement, les autorités de santé pourraient réduire ce laps de temps… comme cela a déjà été fait précédemment. L’important est d’avoir un vaccin qui soit le plus adapté possible au virus qui circule.

Pour découvrir la fin de l’article, cliquez ici : AIDES

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