Source : info-vih.com
Au Royaume-Uni, l’incidence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) est restée élevée pendant plusieurs années, malgré le recours généralisé aux trithérapies antirétrovirales et les taux élevés de suppression virologique.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) s’est avérée très efficace pour prévenir d’autres infections chez les HSH, mais son rapport coût-efficacité est incertain. Dans cette étude de modélisation et d’évaluation économique, les auteurs ont utilisé un modèle dynamique basé sur l’individu (HIV Synthesis Model) et plusieurs sources de données (données de surveillance du Public Health England et données d’une vaste enquête nationale représentative, Natsal-3) sur le VIH chez les HSH au Royaume-Uni. Ils ont effectué des analyses de sensibilité probabiliste (échantillonnage de 22 paramètres clés) ainsi qu’une série d’analyses de sensibilité univariées pour évaluer l’introduction d’un programme PrEP avec utilisation de l’emtricitabine et du tenofovir pour les HSH qui ont eu des rapports sexuels anaux sans préservatif au cours des 3 mois précédents, un test VIH négatif au départ et un test VIH négatif au cours de l’année précédente. Les critères d’évaluation du modèle étaient le nombre d’infections à VIH, les années de vie gagnées ajustées sur la qualité de vie (QALY) et les coûts.
Cette étude montre qu’un programme PrEP est coût-efficace
L’introduction d’un programme PrEP (avec 4000 HSH initiés en PrEP à la fin de la première année et près de 40 000 à la fin de la 15ème année), permettrait de réaliser une économie totale de 1 milliard de livre sterling, d’éviter 25 % des infections par le VIH (dont 42% seraient directement dues à l’utilisation de la PrEP), et conduirait à un gain de 40 000 QALYs à un horizon de 80 ans. Ces résultats sont particulièrement sensibles au délai fixé pour atteindre les objectifs, au coût des médicaments antirétroviraux (pour le traitement et pour la PrEP) et à la fréquence et évolution des rapports sexuels sans préservatif.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) s’est avérée hautement efficace dans les essais Proud et Ipergay. Cependant, les médicaments de la PrEP sont coûteux dans les pays à haut revenu et l’aspect coût efficace de la PrEP dans ce contexte était jusqu’à présent peu précis. Cette étude montre qu’un programme PrEP est coût-efficace à un horizon de temps long (80 ans). Ils notent que si le coût des médicaments antirétroviraux (utilisés pour la PrEP et le traitement du VIH) était réduit de 80 %, l’introduction d’un tel programme PrEP serait rentable à un horizon temporel de 20 ans.
Les auteurs concluent que l’introduction d’un programme PrEP pour les HSH au Royaume-Uni, en plus de l’amélioration en termes de santé, est cout-efficace et peut permettre de réaliser des économies à long terme. Une réduction du coût des médicaments antirétroviraux (y compris les médicaments utilisés pour la PrEP) raccourcirait considérablement le temps nécessaire pour réaliser des économies.