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Efficacité et tolérance d’un switch d’un inhibiteur de protéase vers le bictegravir chez des patients infectés par le VIH-1 et ayant une charge virale indétectable : résultats à 48 semaines d’un essai randomisé ouvert multi-centrique de non inferiorité de phase 3

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Source: INFO VIH

Efficacy and safety of switching to fixed-dose bictegravir, emtricitabine, and tenofovir alafenamide from boosted protease inhibitor-based regimens in virologically suppressed adults with HIV-1: 48 week results of a randomised, open-label, multicentre, phase 3, non-inferiority trial.

Le bictegravir est un inhibiteur d’intégrase avec lequel les interactions sont rares et dont la barrière génétique semble élevée ce qui lui confère des qualités traditionnellement associées aux inhibiteurs d’intégrase pour la première et aux IP pour la seconde. Il était donc logique qu’un essai thérapeutique évalue le switch d’un IP vers cette molécule. Daar et col, ont comparé dans le cadre d’un essai randomisé, en ouvert, le maintien d’un traitement par IP (groupe IP) au switch d’un IP vers un comprimé unique comprenant le bictegravir  (50mg) associé à l’emtricitabine (200 mg) et au tenofovir alafenamide (25 mg) (groupe bictegravir). La population choisie était des patients de plus de 18 ans infecté par le VIH-1 et présentant une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois. Le backbone pouvait être constitué de l’emtricitabine associé au tenofovir disoproxil fumarate ou de l’abacavir associé à la lamivudine. L’IP switchée pouvait être soit l’atazanavir ou le darunavir boosté. Le critère principal de jugement était la proportion de patients ayant une charge virale indétectable à la semaine 48 (algorithme snapshot), l’objectif principal était la non infériorité après 48 semaines de traitement.

Résultats : Entre le 2 décembre 2015 et le 15 juillet 2016, 578 participants ont été répartis entre les deux bras et 577 ont été traités (290 dans le groupe bictégravir et 287 dans le groupe IP). A la semaine 48, cinq participants (2 %) du groupe recevant le bictégravir et cinq participants (2 %) du groupe recevant l’IP boosté présentaient un ARN VIH-1 plasmatique de 50 copies/ml ou plus. Le switch vers le bictégravir ne s’est donc pas révélé inférieur au traitement par IP boosté. L’incidence et la gravité globales des effets indésirables étaient semblables dans les deux groupes avec une incidence supérieure des céphalées dans le bras bictégravir. Globalement 233 (80 %) des participants du groupe recevant le bictégravir et 226 (79 %) du groupe recevant l’inhibiteur de protéase boosté ont présenté un effet indésirable : dans le bras bictégravir 54 (19%) étaient donc imputables au traitement dont 2 ont conduit à l’arrêt du traitement versus 5 (2%) dans le bras IP dont 1 ayant conduit à l’interruption du traitement. Les évènements indésirables imputables au traitement étaient plus fréquents dans le bras bictegravir mais leur gravité était modérée (céphalées, troubles digestifs. Il faut toutefois considérer le biais du au fait que les patients intolérants aux IP avaient été exclus avant le switch. Ainsi, le bictégravir peut constituer une solution alternative au traitement par un IP chez les patients déjà indétectables.

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