Source : Aidsmap
Lors d’une session plénière du congrès virtuel sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI 2021), le professeur James Hildreth a fortement recommandé de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé afin de réduire les disparités raciales marquées des pandémies du VIH et de la COVID-19 aux États-Unis.
Un accès insuffisant aux informations sur la santé, des soins médicaux tardifs, des maladies chroniques mal gérées, l’incarcération massive et l’instabilité économique font partie des facteurs qui agissent comme déterminants sociaux de la santé, a-t-il déclaré.
De nouvelles données présentées lors du congrès par le Dr Jun Li, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), indiquent que si les différences raciales ont diminué entre 2012 et 2018, les personnes noires séropositives sont toujours moins susceptibles que leurs homologues blancs de recevoir un traitement antirétroviral dans le mois qui suit leur prise en charge.
Le Sud profond des Etats-Unis présente le taux le plus élevé de nouveaux diagnostics de VIH, le plus grand nombre de personnes séropositives et le taux le plus faible de suppression virale du pays. Une étude menée en Alabama, en Louisiane et au Mississippi indique que, si les tendances générales relatives à la suppression virale s’améliorent, les jeunes noirs atteignent la suppression virale beaucoup plus tard que d’autres groupes.
Une troisième étude a démontré comment un financement accru dans certaines juridictions permettait de corriger certaines de ces disparités. Le projet pilote THRIVE a aidé certaines régions, où les hommes noirs ou latinos séropositifs étaient nombreux, à développer des services communautaires complets de prévention et de prise en charge du VIH, dont des activités destinées à soutenir le déploiement de la PrEP.
Dans les juridictions financées par THRIVE, on a constaté une réduction estimée à 4,2 % des nouveaux diagnostics de VIH chez les hommes noirs ayant des rapports sexuels avec des hommes entre 2014 et 2018. Par contre, dans les zones comparables ne recevant pas de financement, le nombre de nouveaux diagnostics est resté constant. Chez les hommes latinos ayant des rapports sexuels avec des hommes, on a constaté une augmentation de 1,7 % dans les villes ne recevant pas de financement, contre une réduction de 2,7 % dans celles qui en ont bénéficié.