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Dépistage du VIH : La HAS fait de nouvelles recommandations

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La Haute autorité de santé (HAS) a publié (24 mars) de nouvelles recommandations sur la fréquence du dépistage du VIH en France pour les populations les plus exposées au VIH et en population générale. Cette « réévaluation de la stratégie de dépistage » a pour objectif  » d’atteindre l’épidémie cachée évaluée à environ 24 800 personnes qui ignoreraient leur séropositivité au VIH ». Deux documents ont été publiés par l’institution : une synthèse en trois pages et un rapport complet de plus de 300 pages. Seronet vous propose les infos clefs et rappelle, à partir des données présentées par la HAS, que les nouvelles infections restent à un niveau élevé (en hausse chez les gays) d’où l’importance du dépistage.

Pour arrêter l’épidémie, le dépistage doit être renforcé

C’est logique… mais toujours bon à rappeler : le dépistage est la première clef pour stopper l’épidémie… En France, un des maillons faibles dans la stratégie 90-90-90 (1). Sur ce premier critère (« 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique »), nous ne sommes pas encore à 90 %, mais seulement à 84 %. A Paris, par exemple, le premier 90 % n’est pas atteint : la proportion de personnes séropositives diagnostiquées n’est que de 81 % avec des variations selon les populations. C’est la raison pour laquelle l’accent est mis sur une amélioration de la politique de dépistage.

En France, près de 150 000 personnes seraient atteintes par le VIH et 20 % d’entre elles ignoreraient leur séropositivité, rappelle la Haute autorité de santé (HAS). L’objectif du dépistage est d’identifier ces personnes vivant avec le VIH et qui l’ignorent afin que leur soit proposé un traitement le plus précocement possible et cela pour deux objectifs : un intérêt individuel (plus tôt on est traité, meilleure sera la santé) et un intérêt collectif (réduire le risque de transmission).

VIH : Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne

Les estimations produites dans une étude récente de Marty et al. (2) montrent que le nombre de nouvelles infections ne diminue pas en France et a atteint précisément 7 100 nouvelles contaminations en 2013. Ces nouvelles contaminations surviennent dans tous les groupes de la population et dans toutes les régions, mais certains groupes et régions sont plus affectés que d’autres. Ce sont chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes que surviennent 45 % des nouvelles contaminations, suivis par les femmes (23 %) et les hommes (16 %) hétérosexuels nés hors de France (et principalement dans un pays d’Afrique subsaharienne), les hommes (8 %) et les femmes (6 %) hétérosexuels nés en France et les personnes usagères de drogues par injection (inférieur à 2 %). Au total, 70 % des nouvelles contaminations surviennent chez les hommes.

Sur les 7 100 nouvelles infections à VIH survenues en 2013, plus de 50 % seraient survenues chez des personnes résidant dans trois régions : Ile-de-France (42 %), Provence-Alpes-Côte-D’azur (7 %) et Rhône-Alpes (5 %). Le nombre de nouvelles infections est en augmentation dans la région Paca alors qu’il reste stable en Ile-de-France, détaille le rapport de la HAS.

Des découvertes en baisse chez les hétéros et en hausse chez les gays

Au cours des dix dernières années, une diminution du nombre de découvertes de séropositivité chez des personnes infectées par rapports hétérosexuels a pu être observée, rappelle la HAS. Cette diminution est mise en évidence à la fois chez les hommes et chez les femmes. Elle est particulièrement marquée chez les personnes nées hors de France. Le nombre de personnes usagères de drogues par injection découvrant leur séropositivité est relativement faible et également en diminution. La majorité d’entre elles sont des hommes (84 %). En revanche, le nombre de découvertes de séropositivité ne cesse d’augmenter chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (+40 % en 2013 par rapport à 2003). Cette augmentation est particulièrement marquée chez les jeunes hommes (+157 % chez les 18-24 ans).

L’étude de Marty et al. (2) a également permis de préciser quelles étaient les populations les plus affectées par le VIH dans chaque région française. Par exemple, en Ile-de-France, l’épidémie de VIH est concentrée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et les personnes hétérosexuelles, femmes et hommes, nées en Afrique subsaharienne. En Paca, ce sont les HSH qui sont le plus touchés par le VIH, et l’augmentation du nombre de nouvelles infections dans cette région est essentiellement due à une augmentation du nombre de nouvelles infections chez les HSH résidant dans cette région.

(1) : A l’horizon 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. A l’horizon 2020, 90 % de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable. A l’horizon 2020, 90 % des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée, selon la définition de l’Onusida.
(2) : Ces estimations sont issues de Marty L, Cazein F, Pillonel J, Costagliola D, Supervie V & the Hermetic study group. Mapping the HIV epidemic to improve prevention and care: the case of France. 21th International aids conference, Durban, South Africa, July 18-22, 2016. Abstract TUAC0203.

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Sources : seronet.info

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