Source : TRT-5 CHV
Lancés le 25 mai 2020, les travaux du Ségur de la Santé doivent aboutir à « des solutions fortes » pour « bâtir les fondations d’un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l’écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires ». Dans son discours introductif, le Premier Ministre voulait « remettre le patient au centre des systèmes de soins »
Devant un tel enjeu, alors que le Ségur de la Santé s’achève, nos associations s’étonnent de leur mise à l’écart de la réflexion qui a pourtant réuni quantité d’acteurs publics et privés. En tant qu’acteurs du système de santé, nos associations ont pourtant été particulièrement actives dans cette période difficile de crise sanitaire. Elles ont montré leur indispensable rôle d’information, de prévention, d’accès et d’accompagnement dans le soin, notamment auprès des plus vulnérables. La pandémie a mis en évidence, et montre encore, la corrélation entre les conditions de vie et l’exposition au virus, et sa prise en charge. S’il fallait une nouvelle preuve de l’importance des déterminants sociaux (revenus, logement, éducation, …) dans les déterminants de santé, la voici. Qui mieux que nos associations de lutte contre le VIH et les hépatites connait le lien entre vulnérabilité et contamination ? entre vulnérabilité et inégalités d’accès au soin ? Qui est mieux armé que nos associations, fortes de leur expérience de terrain, pour mener le combat pour prévenir, soigner, accompagner au-delà des inégalités ? Malgré cela nous sommes aujourd’hui exclus de la réflexion pour un accès à la santé plus juste et égalitaire.
Au-delà du choix restreint des acteurs, nous nous étonnons également des modalités mises en place :
- un calendrier serré entre une sortie de crise qui dure et l’été qui approche, à un moment où soignants, patients et associations sortent exsangues de près de 3 mois de mobilisation dans l’urgence ;
- une réflexion menée autour d’axes imposés, hospitalo-centrés, excluant dans leur formulation tout questionnement sur les dimensions sociales et les politiques de santé publique, notamment en matière de prévention.
Nous nous élevons contre ce choix de la précipitation, et de la verticalité fait au détriment d’un travail de concertation, propice à une réflexion globale sur la réforme nécessaire et urgente de notre système de santé.
Nos associations, mécontentes de cette situation, ont décidé d’apporter leurs idées et propositions à cette concertation nationale. Nous en appelons à Monsieur le Premier Ministre afin que nos contributions indépendantes reçoivent toute l’attention qu’elles méritent et que soit mise en place une véritable « agora » réunissant l’ensemble des acteurs et des actrices de notre système de santé.
Nous exigeons que le contenu de cette concertation soit élargi à d’autres sujets concernant la gouvernance de la Sécurité Sociale et son financement, la révision des politiques du médicament et des produits de santé et les moyens humains et financiers nécessaires pour améliorer et/ou maintenir une qualité de prise en charge égale pour tous et toutes sur l’ensemble du territoire national.
Nous demandons que le Gouvernement examine toutes les solutions permettant de bâtir un système de santé plus équitable et véritablement au service de ses usagers.
Contact presse : Coordination TRT-5 CHV -07 77 07 51 01 / 06 46 10 09 51