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Co-infection VIH-VHC : la combinaison daclatasvir-ribavirine efficace en vraie vie

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Depuis quelques années, les antiviraux d’action directe (AAD) bouleversent le pronostic de l’hépatite C chronique, mais les essais cliniques les concernant n’intègrent pas toujours de patients co-infectés par le VIH. Les questions liées aux interactions médicamenteuses peuvent aussi limiter le recours aux AAD dans cette population.

Parmi les plus récents AAD, le daclatasvir (DCV) et le sofosbuvir (SOF) semblent avoir un bon profil de tolérance ; ils ont en outre, une efficacité pangénotypique. Pour confirmer les résultats encourageants des études cliniques prouvant le bon rapport bénéfice-risque de leur association chez les sujets co-infectés, il était intéressant de mener une étude de vraie vie. Elle vient d’être conduite à partir des données françaises d’ATU du DCV qui regroupaient environ 7.000 patients VHC.

Méthodologie

Les patients bénéficiant de l’ATU et pris en compte dans cette étude devaient être co-infectés et présenter une maladie hépatique avancée (fibrose de stade 3-4 et/ou manifestations extra-hépatiques), une indication à la transplantation ou une récidive virale post-transplantation, sans autre alternative de traitement.

Le traitement était composé d’une combinaison de DCV 60 mg et de SOF 400 mg par jour, administrés durant 24 semaines. La durée de traitement et la posologie de DCV pouvaient toutes les deux être réduites à la discrétion du praticien, qui pouvait y associer la ribavirine.

Les praticiens étaient invités à remplir des comptes-rendus cliniques et biologiques à J0, puis aux semaines 2, 4, 8, 12, 16, 20 et 24 (le cas échéant), ainsi qu’aux semaines 4, 12 et 24 suivant l’arrêt du traitement. Les effets secondaires intégrés dans l’analyse étaient ceux déclarés spontanément au cours du traitement.

Résultats

Au total, 669 sujets co-infectés avaient été inclus dans l’ATU entre mars 2014 et octobre 2014. À partir de cette cohorte, l’étude d’efficacité conduite en intention de traiter modifié (ITTm) a inclus 407 sujets et l’étude de la tolérance a été fondée sur les données relatives à 617 patients.

À l’inclusion, 72% des patients étaient cirrhotiques (dont 18% au stade décompensé). Le génotype 1 était le plus fréquent (69%), suivi du génotype 3 et 4 (12 et 19% respectivement). Dans 82% des cas, les sujets de la cohorte avaient déjà reçu un traitement anti-VHC.

Sur le plan hépatique, le score MELD (Model for end-stage liver disease) était supérieur à 10 dans 47% des cas. Parallèlement, 95% des patients avaient un ARN-VIH inférieur à 50 copies/mL.

La durée médiane de traitement avait été de 168 jours dans le groupe en ITTm. Dans 86% des cas, le schéma thérapeutique n’intégrait pas la ribavirine. Au total 75 et 72% des sujets recevant ou non de la RBV ont été traités 24 semaines. Parallèlement, les patients étaient pour la plupart traités par différents régimes d’antirétroviraux.

Dans l’analyse en ITTm, 92% des patients atteignaient une réponse virologique soutenue à 12 semaines (RVS12), avec 90% chez les patients cirrhotiques contre 95% chez ceux sans cirrhose.

Chez les patients traités 24 semaines, la SVR12 était de 100 et de 96% quand le traitement était ou non associé à la RBV.

Parmi les 368 sujets pour lesquels les valeurs de CD4 étaient disponibles, la SVR12 était atteinte par 81% des patients ayant un nombre <200 cellules/mm3 contre 92% de ceux qui avaient un taux supérieur.

Parmi les 34 sujets n’ayant pas atteints la SVR12, 27 étaient en échec virologique.

Sur le plan de la sécurité, 9% (n=55) des 617 sujets ont présenté au moins un évènement indésirable sérieux et 4% (n=26) un évènement indésirable de grade 3 ou 4. Au total, 7 patients ont dû arrêter le traitement pour des évènements indésirables fatals ou non fatals. Dix décès sont survenus durant la période d’analyse, dont la plupart étaient liés à une complication de la maladie hépatique.

Limitations

Les données concernant le recours à des drogues injectables ou des traitements de substitution n’étaient pas disponibles.

Les données de pharmacovigilance reposaient sur celles qui avaient été déclarées par les patients ou praticiens.

Financement

L’étude a été financée par Bristol-Myers Squibb.

Sources : univadis.fr

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