source : seronet
L’efficacité de la bithérapie associant les ARV cabotégravir + rilpivirine (CAB/RPV) sous sa forme injectable et à libération prolongée (une injection/4 à 8 semaines) a été démontrée dans les essais Flair (personnes n’ayant jamais pris de traitements anti-VIH) et ATLAS (personnes ayant déjà pris des traitements anti-VIH).
Des résultats ont été présentés récemment concernant les femmes ayant participé à ces deux essais, soit environ 28 % des participants-es, explique un article du docteur Romain Palich pour La lettre de l’infectiologue. À l’inclusion, les participantes avaient 42 ans en moyenne, environ 40 % étaient d’origine africaine ou afro-américaine, 55 % étaient caucasiennes, et 28 % avaient un IMC > 30 kg/m2. À 48 semaines, cinq participantes sur 162 (3,1 %) avaient une charge virale dans le sang supérieure à 50 copies/mL dans le groupe prenant la bithérapie CAB + RPV, contre une participante sur 168 (0,6 %) dans le groupe prenant la trithérapie. Ceci correspondait à cinq échecs virologiques dans le groupe prenant la bithérapie CAB/RPV contre un dans le groupe avec trithérapie.
Parmi les cinq échecs virologiques sous bithérapie CAB/RPV, deux participantes avaient sélectionné des mutations de résistance qui n’existaient pas à l’inclusion dans l’essai, conférant une résistance à la rilpivirine et au cabotégravir. Ces taux d’échecs virologiques étaient similaires à ceux observés chez les hommes. Les dosages dans le sang des deux traitements montraient des concentrations similaires à celles observées chez les patientes en succès thérapeutique. Il n’y avait pas de différence en termes d’effets indésirables, et aucun effet indésirable grave lié à la bithérapie CAB/RPV n’était rapporté chez les participantes, détaille l’article du docteur Palich. Les femmes rapportaient moins de douleurs aux sites d’injection que les hommes (66 contre 82 % chez les hommes). Parmi les femmes ayant répondu aux enquêtes de satisfaction à 44 semaines, 100 % dans l’essai FLAIR et 97 % dans l’essai ATLAS, étaient satisfaites du traitement injectable et souhaitaient le poursuivre. « La bithérapie CAB/RPV semble être une très bonne alternative chez les femmes. Toutefois, les données concernant la grossesse sont presque inexistantes à ce jour, et malheureusement, les données concernant l’évolution du poids sous cabotégravir n’ont pas été présentées », conclut le docteur Palich.