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Le "patient zéro" n'est pas celui que l'on pensait
Michael Worobey, biologiste moléculaire à l’université d’Arizona à Tucson, a analysé la séquence génétique de souches virales VIH présentes dans des échantillons sanguins collectés en 1978 et 1979 chez des hommes homosexuels et bisexuels dans les villes de San Francisco et New York. Ces séquences ont été comparées à celle du virus contenu dans un échantillon sanguin de Gaëtan Dugas collecté en 1983.
Une épidémie qui remonte aux années 70
On sait que le VIH, virus à ARN, mute chaque fois qu’il se réplique. Cela permet de dresser un arbre phylogénétique et d’estimer le temps qui sépare plusieurs isolats viraux en fonction d’une sorte d’horloge moléculaire. Il ressort du travail de Michael Worobey que l’épidémie américaine de sida remontre aux alentours de 1970 pour la ville de New York et que le virus a atteint San Francisco vers 1975. Dans l’arbre phylogénétique des premiers isolats viraux américains, le génome viral de Gaëtan Dugas se situe entre les deux. Le génome du VIH qu’il hébergeait est proche de celui de souches virales qui circulaient à Haïti, où il s’était rendu en 1977.
Le steward canadien n’est donc pas le premier patient à avoir introduit le VIH aux États-Unis, ni même un de ceux qui ont facilité la diffusion du virus dans ce pays. En d’autres termes, il n’est donc pas le “patient index” des épidémiologistes (le “patient zéro” comme le disent les médias).