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40 ans de sida : «Je suis vivant, mais une partie de moi est morte», témoigne Maxime, rescapé de l’épidémie.
Mise à jour :
Source : Le Parisien
40 ans de sida : «Je suis vivant, mais une partie de moi est morte», témoigne Maxime, rescapé de l'épidémie
Il y a 40 ans, le 5 juin 1981, les autorités médical
es américaines alertaient sur une maladie qui allait devenir le sida. Maxime Journiac a contracté le virus un an plus tard. Il a accepté de nous raconter quatre décennies de combat.
«Je ne suis pas indemne. C'est un traumatisme au-delà de tout», explique Maxime, 67 ans, atteint du VIH depuis 39 ans. LP/Philippe Lavieille
Par Yves Leroy
Le 4 juin 2021 à 14h5
« Bob est mort dans mes bras en juin 1986. C'était l'amour de ma vie, je suis veuf depuis. » Maxime Journiac a 67 ans aujourd'hui. Il est un survivant - même s'il n'aime pas ce terme - des premières années du sida. Une maladie évoquée pour la première fois il y a 40 ans jour pour jour.
Ce Parisien a contracté le VIH « entre 1981 et 1983, aux Etats-Unis », dans la vingtaine, lorsqu'il fuyait un chagrin d'amour et découvrait la vie new-yorkaise en travaillant dans des restaurants friands de main-d'œuvre Frenchie. « À cette époque, on ne savait pas, les mots n'étaient pas dits, se souvient-il. C'était la mode du disco, on passait la nuit dans des clubs fabuleux et on terminait en after. C'était la fête, la fête, la fête. Je dormais peu. Je prenais de la drogue, mais jamais d'injections. Ça baisait à tire-larigot. On entendait des rumeurs, il y avait une maladie appelée le Grid (Gay related immune deficiency, immunodéficience liée à l'homosexualité). On en rigolait, en se disant qu'ils n'avaient rien trouvé de mieux que nous mettre une maladie sur le dos. »
Déjà, le 5 juin 1981, l'organisme américain de surveillance et prévention des maladies (CDC) a alerté dans l'anonymat sur une mystérieuse pneumonie qui frappe de jeunes homosexuels, puis dans les mois suivants les « 4H » : les héroïnomanes, les homosexuels, les Haïtiens et les hémophiles.