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Indétectable = Intransmissible : l'avis suisse a 4 ans

Mise à jour :

À l’époque, on avait parlé de pavé dans la mare. Avec le recul, c’était une petite bombe. L’avis suisse sur l’effet préventif des traitements (charge virale indétectable = quasi-suppression du risque de transmission) vient de fêter ses quatre ans. L’occasion de revenir sur l’accumulation d’éléments qui a fait d’une déclaration polémique une évidence scientifique.

Cet article a été initialement publié sur le site internet / forum SERONET, qui a définitivement fermé fin 2024. Nous le reproduisons ici en intégralité avec l’autorisation de ses auteurs. Publié par Renaud Persiaux, sur SERONET, le 01.02.2012

30 janvier 2008 : le pavé dans la mare

L’étincelle qui allait mettre le feu aux poudres a eu lieu dans une obscure publication, le « Bulletin des médecins suisses ». Un avis à l’usage des médecins donc. Mais popularisé par le professeur genevois Bernard Hirschel, avant sa publication, en décembre 2007. Titre volontairement provocateur : « Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace, ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle ». Embarras chez les chercheurs, les médecins et les acteurs de prévention (sur le mode : « Comment gérer ce message complexe ? »). Double révolution pour les personnes : l’espoir de pouvoir ne plus être considéré – ni de se considérer – comme une bombe virale ; la possibilité s’ouvrant de choisir une méthode préventive adaptée à ses besoins. Ces déclarations définissaient trois critères pour un risque estimé comme étant inférieur à 1 sur 100 000 : une charge virale indétectable depuis 6 mois, une observance parfaite, et l’absence d’IST. Des critères considérés comme « prudents » et « conservateurs » par Bernard Hirschel lui-même.Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle.

Printemps 2008 : le temps des critiques

En France, c’est alors un flot de critiques : l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales et le Conseil national du sida, par les voix de Jean-François Delfraissy et Willy Rozenbaum, s’inquiètent. Deux autres leaders d’opinions, la virologue Christine Rouzioux et le médecin Michel Ohayon, émettent de fortes réserves. Côté associations, seules défendront l’avis suisse Warning, et le Comité des familles. Parmi les plus opposants, les plus virulents, Act Up-Paris estime que l’avis suisse est prématuré et qu’il faut attendre les résultats d’un essai clinique, HPTN 052, alors prévus pour 2017. Dès avril, dans un texte qui circule sous le manteau (finalement publié par Warning en juin), Bernard Hirschel répond aux critiques.

3 août 2008 : en marge de la Conférence de Mexico

Le 24 juillet, Seronet publie une interview de Bernard Hirschel. Le 3 août, s’ouvre la Conférence internationale sur le sida, au Mexique. L’occasion pour l’association suisse de personnes vivant avec le VIH, LHIVE, de lancer le manifeste de Mexico. Il restera confidentiel. Le premier jour, Pietro Vernazza (Hôpital de Saint-Gall), un des co-rédacteurs de l’avis suisse, et Bernard Hirschel participent à une table ronde, organisée en marge de la conférence. Ils enfoncent le clou : certes le risque n’est pas nul, mais avec le préservatif non plus. Ils comparent les risques résiduels estimés : 1 pour 30 000 avec la capote, 1 pour 100 000 si la personne séropositive est sous traitement. Pour eux, « pas de doute : aujourd’hui, le traitement est la meilleure des préventions ». Tous deux sont violemment pris à parti. On leur reproche de favoriser un abandon massif du préservatif et donc une augmentation des nouvelles contaminations. « Libération » cite Bruno Spire, le président de AIDES : « Le bouleversement est là, mais on n’a pas encore tout saisi des conséquences. Hirschel a touché juste […] La question de la transmission est centrale dans la vie d’un séropo. C’est la première douleur des personnes touchées. Peuvent-elles contaminer ? Ont-elles contaminé ? Si cette question devient secondaire, oui, c’est toute leur vie qui change. Et l’épidémie aussi ». A la rentrée, c’est au tour du magazine « Transversal » édité par Sidaction de donner la parole à Bernard Hirschel pour répondre aux critiques.

Décembre 2008 : l’espoir de la fin de l’épidémie

Nouveau tournant : une modélisation (projection à partir de calculs statistiques) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) suggère que si l’on dépistait massivement et que l’on traitait toutes les personnes séropositives, on pourrait éradiquer l’épidémie en 2050. Les modélisations décrivent un début d’impact lorsque 50% des personnes séropositives sont traitées. Elle fait grand bruit. Plaçant le traitement comme prévention (TASP : Treatment AS Prevention) comme un outil de santé publique, elle met en avant l’importance de développer le dépistage. C’est le « test and treat », « dépister et traiter ». Les associations de personnes vivant avec le VIH ajoutant « proposition de dépistage et proposition de traitement ». La modélisation reprend les propositions du médecin et chercheur canadien Julio Montaner sur l’arrêt de l’épidémie, formulées dès 2006, à la Conférence internationale sur le sida de Toronto.

Janvier 2009 : le jugement de Genève

Tribunal de Genève : les déclarations suisses font école dans le domaine juridique : elles sont prises en compte lors d’un procès en appel. Le Substitut du procureur, Yves Bertossa, au vu des explications données par Bernard Hirschel et de l’avis suisse, renonce à poursuivre le prévenu (un homme séropositif et indétectable) dans le cadre d’un procès pour exposition au risque de transmission du VIH (sans qu’il y ait eu transmission du VIH). Une décision confirmée quelques mois plus tard. Une jurisprudence nationale.

30 avril 2009 : le Conseil national du sida favorable

Changement de braquet en France grâce au Conseil national du sida (CNS). Il aura fallu plus d’un an pour que cet « Avis suivi de recommandations sur l’intérêt du traitement comme outil novateur de la lutte contre l’épidémie d’infections à VIH », daté du 9 avril, soit publié, après de nombreuses auditions et une revue de la littérature. Sa qualité est unanimement saluée. L’avis met notamment en lumière l’intérêt collectif du traitement en termes de lutte contre l’épidémie, ainsi que son importance pour lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Il insiste sur la nécessité d’informer les personnes correctement et de leur laisser de la (ou des) méthode(s) qu’ils veulent utiliser. Dans ses déclarations à la presse, Willy Rozenbaum, le président du CNS, martèle que « le traitement doit avoir une place dans la prévention individuelle ». « En termes statistiques, on est dans des réductions de risque similaires entre préservatif et traitement ». Ce qui a notamment décidé le Conseil à prendre position ? Willy Rozenbaum l’explique ainsi : lors des auditions, la chercheuse Dominique Costagliola, spécialiste réputée en épidémiologie pour son expertise et sa rigueur, a expliqué que vouloir démontrer formellement un risque aussi faible est une chimère : un essai clinique incluant toutes les personnes vivant avec le VIH du monde n’y suffirait pas. En clair, attendre pour prendre position ne servirait à rien. En conclusion du communiqué de presse accompagnant l’avis, le Conseil national du sida appelle « l’ensemble des acteurs […] à penser ces changements et à adapter ses pratiques en conséquences ». Quelques mois plus tard, le rapport Lert Pialoux entérine le concept de réduction des risques sexuels.19 février 2010 : 92 % de réduction du risque de transmissionA la grande conférence scientifique annuelle sur le VIH (la CROI), une étude intéressante de cohorte est publiée par Deborah Donnell. Elle montre une réduction de 92% du risque de transmission à la mise sous traitement. Plus important encore : le seul cas de transmission observée à partir d’une personne traitée a eu lieu au moment de la mise sous traitement, soit avant que celui-ci n’ait pu réduire la quantité de virus. 92%, c’est aussi le chiffre auquel aboutit une méta-analyse (examen critique des études existantes) de Suzan Attia publiée dans la revue scientifique « AIDS ». D’autres méta-analyses donnent des efficacités avoisinant 80% pour l’utilisation du préservatif.

19 juin 2010 : pas de virus dans le sang = pas de virus dans le sperme

Une publication de la virologue française Christine Rouzioux, à l’hôpital Necker (Paris), dans « AIDS » clôt une partie du débat sur la mauvaise relation (les scientifiques parlent de corrélation) entre les quantités de virus dans le sang et dans le sperme. Avec les traitements actuels, en cas de virus indétectable dans le sang et de prise correcte des traitements, il n’y a pas de VIH dans le sperme en l’absence d’IST.

21 juillet 2010 : Hirschel triomphe à Vienne, le Yeni entérine l’avis suisse

Le triomphe de Bernard Hirschel a lieu à la Conférence internationale sur le sida de Vienne. Le médecin suisse est invité à s’exprimer en conférence plénière, succédant à Bill Gates, et Tony Fauci, un des pontes de la recherche sur le sida aux Etats-Unis. En France, après revue de la littérature, le Rapport d’experts sur la prise en charge du VIH (ou rapport Yeni) entérine, à son tour, l’avis suisse. Il reprend ses critères : au moins six mois d’indétectabilité, très bonne observance, absence d’IST. Dans ces conditions, le risque est estimé comme étant inférieur de 1 sur 10 000 (un chiffre obtenu en additionnant les observations de toutes les études existantes). Quelques mois plus tard, dans « Têtu », Christine Rouzioux déclare que « homo couple stable, c’est comme hétéro couple stable ». Le docteur Michel Ohayon, directeur du 190, premier centre de santé sexuelle français, souligne qu’ »il n’y a pas de raison biologique que l’effet préventif ne s’applique pas aux gays ». Le TASP a désormais le vent en poupe.

1er mars 2011 : la charge virale communautaire

Publication à la CROI (grande conférence scientifique annuelle sur le VIH) d’un chiffre qui fait rêver de ce côté de l’Atlantique : à San Francisco, en quelques années, le nombre de nouvelles contaminations chez les gays a drastiquement chuté : de 820 en 2004 à 500 en 2009. Soit 36% ! Une baisse spectaculaire qui suit celle de la charge virale moyenne « observée », 25 000 copies/ml en 2004 et… 10 000/ml copies en 2009, chez les personnes connaissant leur statut, grâce à un dépistage et à une proposition plus précoce de débuter le traitement. Cela mène à la mise en lumière d’un nouveau concept, celui de charge virale communautaire, soit la quantité de virus qui circule dans une communauté donnée. Et ça dépend de trois critères : 1) le nombre de personnes qui connaissent leur statut ; 2) le nombre de personnes sous traitement ; 3) l’efficacité de ce traitement et la qualité du suivi médical. A la base de ce succès, une politique volontariste de santé publique avec proposition de dépistage et proposition de mise sous traitement précoce, le tout intégré dans une offre globale de prévention avec promotion du préservatif, du traitement et des autres techniques de réductions de risques. Sans oublier… une forte mobilisation des communautés.

12 mai 2011 : les résultats surprise d’HPTN 052

Publication surprise des résultats d’HPTN 052, cinq ans avant la date prévue, tellement les résultats sont bons. 96% de réduction du risque de transmission du simple fait de la mise sous traitement (sans considérer les critères suisses). Cet essai randomisé portant sur 1 700 couples sérodifférents, c’est le top du top en matière de preuve scientifique. L’Onusida et l’Organisation mondiale de la santé estiment qu’il faut s’ »assurer que les couples ont la possibilité de choisir le traitement comme prévention et qu’ils y ont accès ». Les deux organismes voient dans le Tasp une incitation au dépistage, à la discussion autour du statut sérologique et des options de préventions avec les partenaires, un encouragement à être suivi médicament et un levier pour réduire les stigmatisations et les discriminations qui entourent le VIH.

18 juillet 2011 : plus de 96 % (100 % ?) de réduction

Résultats détaillés d’HPTN 052, avec une information de taille : la seule transmission observée à partir d’un partenaire traité (celle qui donne 96% et non 100%) a eu lieu au moment de la mise sous traitement (juste avant ou juste après). Donc, expliquent les investigateurs, avant que le traitement n’ait permis de réduire la charge virale. Ce label, une sorte de « prouvé scientifiquement par les Américains », fait que tout le monde s’empare alors du concept…  Les résultats valent-ils aussi chez les gays ? Non, mais on aura jamais de preuve aussi formelle que dans HPTN 052 (refaire l’équivalent de cet essai commencé en 2005 chez les gays serait impossible, les seuils de mise sous traitement ayant été rehaussés depuis, explique l’investigateur Myron Cohen). En revanche, de nombreuses données convergentes suggèrent que le Tasp est une méthode efficace chez les gays.

1er septembre 2011 : Le TASP, ça marche aussi chez les gays !

Justement, une information-clé confirme la validité du Tasp chez les gays : une étude des très sérieux Centres américains de contrôle des maladies montre que les charges virales (CV) du sang et du rectum sont très fortement reliées. En clair : si la CV est indétectable dans le sang, elle l’est aussi dans le rectum. Et cela reste vrai même en cas d’IST… ce qui est une nouveauté et à de quoi rassurer sur l’efficacité du TASP dans les conditions de vie réelles. En clair, la présence d’une IST ne réduit pas à néant l’efficacité du TASP, au moins dans le rectum.

12 septembre 2011 : la moitié des séropositifs ne connaissent pas l’avis suisse

Trop de peu de personnes connaissent l’avis suisse. Les discussions le suggéraient, l’enquête « VIH, hépatites et vous », réalisée par AIDES fin 2010 et présentée à la Conférence AIDS Impact le confirme. Pas moins de 1 067 personnes vivant avec le VIH, plutôt proches du milieu associatif, y ont participé. Seules 52% des personnes (5% en ne prenant que les personnes qui ont répondu à la question) connaissaient le « rapport Hirschel » (l’avis suisse). Chez celles qui le connaissaient, presque les deux tiers l’ont appris par une association et seulement un tiers par leur médecin. 43% des répondants, bien que séropositifs, n’en avaient jamais entendu parler ! Pourtant, montre l’enquête, donner l’information du TASP, c’est tout bénéf ! 68% des personnes connaissant l’avis suisse ont moins peur de transmettre le virus et 60% ont moins peur de parler du VIH avec leurs partenaires. 15% jugent leur vie sexuelle meilleure qu’avant, alors que la peur de transmettre conduit certains à abandonner toute sexualité. 18% des personnes ont une meilleure observance, un point-clé pour leur santé et un argument-choc pour les médecins. Enfin, il n’y a pas d’abandon de la capote. 76% utilisaient le préservatif ni plus ni moins qu’avant avec leurs partenaires séronégatifs et 11% plus qu’avant ! Même dans des campagnes alsaciennes et franc-comtoises, les séropos ont envie de savoir… et aussi que ça se sache !

14 octobre 2011 : la société clinique européenne sur le sida salue Hirschel

« Dans cette enquête, 57% des personnes qui connaissent, c’est beaucoup plus que les personnes séropositives lambda », souligne d’ailleurs Nikos Dedes au Congrès de la société clinique européenne sur le sida (EACS), à Belgrade. Ce même congrès a choisi de décerner son prix 2011 à… Bernard Hirschel (qui vient de prendre sa retraite) pour saluer l’ensemble de sa carrière. Le ponte belge du VIH, Nathan Clumeck, déclare en plénière que « ce ne sont pas les personnes traitées dont la charge virale (quantité de virus dans le sang) est indétectable qui sont à risque de transmettre le virus, mais bien les personnes qui ignorent leur statut ». Mais en discutant dans les couloirs avec les médecins français, on voit bien qu’une bonne moitié rechigne à donner l’information aux personnes qu’ils suivent, tandis que l’autre a franchi le pas devant les intérêts de qualité de vie, de la santé et de la sexualité que leurs patients expriment.

Novembre 2011 : l’épidémie baisse en Suisse

Précisément, dans le pays où forcément, l’avis suisse a été le plus diffusé. De quoi calmer, on l’espère, les Cassandre de notre côté des Alpes. Les derniers chiffres suisses de surveillance de l’épidémie ne montrent en aucune façon l’explosion épidémique que certains annonçaient, encore récemment. Au contraire, le nombre de cas diagnostiqués chez les homosexuels ne fait que baisser : passant de 330 cas en 2008 à 250 cas fin 2011, selon les calculs de l’Office fédéral de la santé publique. En revanche, en Belgique, c’est « record depuis l’apparition de l’épidémie », si l’on en croit « Le Soir » : « 1 196 nouveaux cas de contaminations par le virus VIH ont été diagnostiqués en Belgique en 2010, selon les chiffres de l’Institut de santé publique. Plus de trois contaminations chaque jour […] Le nombre de personnes contaminées par le virus du sida ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années ». Nulle trace en Belgique de grandes campagnes sur l’intérêt préventif du traitement. Ni en France, d’ailleurs, où l’épidémie stagne autour de 6300 découvertes de séropositivités depuis 2008. Belges et Français sont-ils plus bêtes que les Suisses ?

6 décembre 2011 : « Je ne peux pas oublier ! », un cri de colère

Addis-Abeba, Conférence africaine sur le sida (Icaca). Stephen Lewis, homme politique et diplomate canadien, envoyé spécial des Nations Unies pour le VIH/sida en Afrique en 2001, prononce un discours poignant dont une partie concerne le TASP. Extrait : « Je ne peux pas oublier le nombre de vies qui auraient pu être prolongées Je suis ravi quand j’entends parler de « traitement comme outil de prévention » qui est soudainement devenu le mantra de la communauté sida. Mais en 2006, j’étais assis à côté du Dr Julio Montaner, peu avant son mandat de président de la Société internationale contre le Sida [IAS, ndlr], quand il a exposé cette proposition pour la première fois lors de la Conférence internationale contre le sida à Toronto. Son argument et ses preuves étaient fondés à la fois sur la science et le bon sens, mais il a dû subir de la dérision et du mépris. Il a fallu attendre cinq années encore pour que le TASP (le traitement comme outil de prévention) soit validé par les Instituts américains de la santé à Washington. Cinq ans plus tard, la théorie de Julio Montaner est devenue ce qu’on appelle  « la solution à 96% » qui ne s’applique pas seulement, et je voudrais vraiment souligner ce point, aux couples séro-différents. Arrivé aujourd’hui à un tel stade de progrès, je ne peux pas oublier le nombre de vies qui auraient pu être prolongées si nous n’avions pas attendu cinq ans pour créer cet élan qui nous propulse aujourd’hui. (traduction Grace Cunnane ; lire l’intégralité ici)

23 décembre 2011 : percée scientifique de l’année

Le très célèbre magazine « Science » salue les résultats d’HPTN 052 comme l’avancée scientifique de l’année ! Devant la découverte de deux exo-planètes comparables à la Terre, les découvertes sur les différentes types de microbiome (la flore intestinale) (équivalent des groupes sanguins), les progrès de la recherche vaccinale contre le paludisme, et les essais qui partant de la souris promettent d’arrêter le vieillissement : la nouvelle scientifique de l’année 2011, c’est le TASP et la possibilité d’arrêter l’épidémie.

30 janvier 2012 : l’avis suisse a quatre ans

L’avis suisse a quatre ans, et toujours aucune campagne publique en France. En ce qui concerne le TASP, le discours de la brochure de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES) intitulée « Gays vivant avec le VIH » – plutôt bien faite par ailleurs – est si alambiqué qu’il reste incompréhensible pour la plupart des personnes. La seule plaquette de prévention qu’on a repéré et qui en parle clairement est une brochure de AIDES, « PREVS« . A quand une campagne de l’INPES sur l’impact des traitements sur le risque de transmission sexuelle ? L’excellent spot grand public, n’évoque le bénéfice des traitements que pour réduire la transmission de la mère à l’enfant ? A quand l’épisode 2 ?