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IAS 2023 : VIH INDÉTECTABLE = ZÉRO RISQUE DE TRANSMISSION
Tous les deux ans, a lieu la conférence internationale scientifique sur le VIH organisée par l’IAS (International Aids Society). Cette année, la 12e conférence IAS a eu lieu enformat hybride, à la fois en présentiel à Brisbane (Australie) et en virtuel — du dimanche 23 au mercredi 26 juillet. La rédaction de REMAIDES revient sur les moments forts de cette édition 2023 et notamment une annonce de l’Organisation mondiale de la santé qui n’a pas assez fait parler d’elle.
Cet article a été initialement publié sur le site internet / forum SERONET, qui a définitivement fermé fin 2024, et repris dans le magazine REMAIDES (N°125 automne 2023). Nous le reproduisons ici eavec l’autorisation de ses auteurs.
Texte : Fred Lebreton, Luis Sagaon-Teyssier et Bruno Spire
CONFIRME L’EFFICACITÉ DU TASP !
« Nous sommes prêts à dire : zéro. À vos marques, prêts ? Faites du sexe ! ». Un groupe d’activistes traverse joyeusement le centre de conférence de Brisbane en scandant ces paroles, puis monte sur la scène de la plénière d’ouverture avec une banderole qui dit : « Dites : Zéro, U = U = Zéro risque, Source : Organisation mondiale de la Santé ». Sur scène, une activiste prend la parole : « En tant que personne vivant avec le VIH, cette recommandation de l’OMS nous donne de l’espoir pour mettre fin à la stigmatisation et aux nouvelles infections du VIH. Nous ne sommes pas malades ! Nous ne sommes pas sales ! Nous ne sommes pas en train de mourir ! Mais, nous voulons zéro risque [de transmission] et nous avons besoin de votre soutien. Dites zéro avec nous car nous sommes plus forts que le VIH ». Pas de colère ici, mais plus de la joie de voir enfin l’OMS reconnaitre le pouvoir et le rôle du Tasp et recommander aux soignants-es d’avoir un message clair et sans ambiguïté auprès de leurs patients-es. Quinze ans après l’avis suisse et neuf ans après les résultats de l’étude Partner, il était temps ! Sur Twitter, l’IAS salue cette initiative : « Une manifestation à IAS 2023 célèbre les recommandations de l’OMS qui encouragent les professionnels de la santé à dire qu’il n’y a AUCUN risque lorsque le VIH est indétectable. À l’IAS, nous accueillons les manifestations car le progrès se produit lorsque la science, la politique et l’activisme se rejoignent. #SayZero (Dites Zéro) ».
« U = U », en français « I = I » (Indétectable = Intransmissible) était déjà un consensus scientifique depuis les ré-en ce premier jour de conférence IAS 2023, l’Organisation mondiale de la Santé en a remis une couche ! Dans ses nouvelles directives publiées dimanche 23 juillet, l’OMS confirme donc l’efficacité du Tasp et la force du message : charge virale indétectable = zéro transmission. « Les directives décrivent les seuils clés de charge virale du VIH et les approches pour mesurer les niveaux de virus par rapport à ces seuils ; par exemple, les personnes vivant avec le VIH qui atteignent un niveau indétectable de virus grâce à une utilisation d’un traitement antirétroviral, ne transmettent pas le VIH à leur(s) partenaire(s) sexuel(le)s et ont un faible risque de transmettre le VIH à leurs enfants [lors de l’allaitement, ndlr]. Les preuves indiquent également que le risque de transmission du VIH est négligeable, voire quasi nul, lorsqu’une personne a une mesure de charge virale du VIH inférieure ou égale à 1 000 copies/ml, également », explique clairement l’OMS. Ces nouvelles directives sont accompagnées d’un article scientifique publié dans The Lancet. L’OMS et le Lancet l’affirment : non seulement les personnes vivant avec le VIH sous traitement avec une charge virale inférieure à 200 copies/ml n’ont « aucun risque de transmettre le VIH par voie sexuelle », mais le « risque de transmission du VIH est négligeable, voire presque nul avec une charge virale inférieure 1 000 copies/ml ». Une information qui va rassurer les personnes vivant avec le VIH qui connaissent parfois des minis blips (remontées temporaires) de leur charge virale. À noter qu’en France, le seuil d’une charge virale indétectable est inférieur à 50 copies/ml (et un seuil parfois encore plus bas dans certains laboratoires d’analyse).
L’activiste américain Bruce Richman, fervent défenseur de « U = U », a salué cette annonce dans un entretien accordé au site de Poz : « Cette annonce constitue un changement de paradigme et une communication claire sur le risque de transmission. C’est la première fois qu’une institution mondiale de santé recommande aux prestataires de soins de santé d’utiliser et de renforcer le message de « zéro risque » pour communiquer l’équation « U = U ». Il n’y a pas de place pour l’ambiguïté avec le mot « zéro » ! Cette annonce comble une lacune dans les directives sur le risque pour les personnes présentant des charges virales détectables entre 200 et 1 000. Lorsque les directives de l’OMS passeront de la politique à la mise en œuvre, des millions de personnes vivant avec le VIH auront l’assurance que leur traitement fonctionne pour protéger leur santé et leurs partenaires ». Article complet à consulter dans le Magazine REMAIDES N°125 - automne 2023