Source : VIH.ORG
Le monde de la recherche, de la lutte contre le sida et plus généralement des maladies infectieuses s’inquiète de la faiblesse du budget de fonctionnement de la structure créée suite à la fusion de l’ANRS et de REACTing. Beaucoup craignent une fragilisation de la réponse aux épidémies émergentes et de VIH.
Alors que le monde français du VIH/sida s’est tout d’abord montré relativement confiant à l’annonce du projet de fusion entre l’ANRS et le consortium REACTing, il aura suffi de 15 jours d’existence de cette nouvelle agence Inserm pour que des tensions apparaissent.
Dans une tribune parue le 14 janvier, un collectif de chercheurs mené par AIDES et Sidaction, de professionnels de la santé et du secteur associatif1, s’inquiète des moyens que le gouvernement entend consacrer à cette nouvelle structure, qui s’appelle «ANRS Maladies émergentes»: «Pour une réponse efficace et rapide aux épidémies actuelles et à venir, cette nouvelle agence requiert, selon des estimations conservatoires, 76 millions d’euros de subventions d’État dès 2021, soit 36 millions de plus que l’enveloppe dont bénéficiait l’ANRS pour la recherche sur le sida et les hépatites en 2020.» Or, «sur ces 36 millions d’euros, seuls 2 millions d’euros ont été prévus au budget 2021, laissant entendre que le reste devra être trouvé via des financements exceptionnels ou des partenariats publics/privés.»
Le collectif rappelle que d’autres pays ont choisi de consacrer beaucoup plus à la recherche sur les maladies infectieuses : «en Allemagne, 105 millions d’euros sont engagés chaque année pour la recherche sur les maladies infectieuses (budget annuel de l’Institut Robert-Koch, janvier 2021), aux États-Unis, plus de 5 milliards de dollars (plus de 4,11 milliards d’euros, le budget annuel moyen du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, janvier 2021).» Avant d’offrir un peu de perspective en rappelant que cette augmentation de budget correspond «à une journée d’aides aux entreprises en France dans le cadre de la crise sanitaire» actuelle.
La principale charge financière reposera donc sur le budget de feu l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (qui bénéficiait d’un budget d’environ 40 millions), avec le risque de fragiliser toute la recherche contre le VIH et les progrès réalisés ces dernières années.
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