source : Nice matin
Depuis juillet, le Département et la Ville de Paris proposent, en avant-première, un test rapide et gratuit. Il permet de connaître le statut sérologique pour enrayer la propagation du VIH dans les Alpes-maritimes.
Et s’il n’y avait plus de nouvelle infection par le VIH (1) d’ici 2030? Pour le Dr Pascal Pugliese, infectiologue au CHU de Nice, président du Corévih (Coordination régionale de lutte contre le VIH) Paca-Est et tout nouveau président de la Société française de lutte contre le sida, c’est réaliste: « Pour cela, il va falloir atteindre l’objectif du “3×95”. Cela veut dire que 95% des personnes devront connaître leur statut sérologique, que 95% des personnes conscientes de leur séropositivité au VIH aient accès au traitement et que 95% des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable d’ici 2020. »
LE DÉPISTAGE VIH DANS LES ALPES-MARITIMES, UN GESTE À ADOPTER
On estime que 25.000 personnes en France sont porteuses du virus, sans le savoir. Et qu’un tiers des découvertes de séropositivité sont trop tardives, car survenues au stade de sida. Le bon réflexe est donc de se faire dépister régulièrement.
Depuis le 1er juillet, il est désormais possible de faire le test du VIH, sans ordonnance et gratuitement, dans tous les laboratoires de Paris et des Alpes-Maritimes, « les deux départements les plus touchés par l’épidémie. »
Il s’agit d’une expérimentation pilote innovante. « 1.612 tests ont été réalisés en juillet et en août et seulement trois personnes ont été déclarées positives au virus du VIH dans le département, rapporte le Dr Pugliese. Et puis, qu’il se révèle positif ou négatif, le VIH test garantit un accompagnement. Et ça, c’est important. »
« Ces chiffres sont très encourageants, ajoute le vice-président du Corévih, Erwann Le Hô. Les dépistages réalisés en laboratoire ont augmenté de 9 % dans les Alpes-Maritimes par rapport à la même période l’an passé. »
UN APPEL À LA GÉNÉRALISATION
Le 30 juin 2020, l’expérimentation prendra fin. L’heure sera au bilan. Mais déjà, le protocole semble séduire la Cour des comptes.
Dans un rapport publié en juillet, les sages de la rue Cambon ont jugé inefficace la politique menée jusqu’ici contre le VIH dans les Alpes-Maritimes et ailleurs. Ils appellent déjà à la généralisation de ce protocole de dépistage.
« Il faut que dans ce domaine l’argent public soit bien utilisé. Je suis sûr que VIH test va se montrer efficace », appuie Erwann Le Hô.
Le Dr Pugliese est, quant à lui, persuadé que, « simplifier le réflexe du dépistage, c’est aussi accélérer la fin du sida. » Et des moyens, pour l’arrêter, il en existe d’autres, comme la Prep ou le Tasp. Des traitements que suivent Guillaume et Olivier. L’un est séronégatif, tandis que l’autre, a contracté le virus, il y a plus de vingt ans.