Source: lequotidiendumedecin.fr
À une semaine de ses journées annuelles qui se tiendront du 4 au 7 octobre à Nice, l’Association française pour l’étude du foie (AFEF) a renouvelé son appel pour la mise en place du dépistage universel des infections par le virus de l’hépatite C.
L’accès universel aux nouveaux traitements de l’hépatite C n’est une réalité en France que depuis le début de l’année 2017. C’est en effet au début de l’année que les nouveaux traitements sont accessibles à l’ensemble des patients, quel que soit leur stade de fibrose, et que les réunions de concertation pluridisciplinaire ne sont désormais sollicitées que pour les cas compliqués (patients coïnfectés, cirrhotiques, en échec thérapeutique, dialysés, etc.).
« Il faut maintenant renforcer la prévention et le dépistage », affirme le Dr Hélène Fontaine (hôpital Cochin, AP-HP), coordinatrice de la cohorte Hepater et trésorière de l’AFEF. Il est nécessaire de recourir plus largement au test rapide de diagnostic et d’orientation diagnostic (TROD) et accompagner les personnes exposées au risque. »
Un projet pilote pour 2018
Pour améliorer le dépistage, l’AFEF prévoit de lancer, en 2018, plusieurs sites pilotes où des médecins généralistes pourront, sur une semaine, proposer un parcours de soins visant à dépister l’ensemble des pathologies hépatiques d’un patient. « Faire des sérologies isolées n’est peut-être pas très « rentable » d’un point de vue de santé publique », explique le Pr Christophe Bureau (service d’hépato-gastroentérologie du CHU de Toulouse) secrétaire général de l’AFEF. Le Collège de médecine générale, l’agence Santé publique France et le réseau Sentinelle sont les partenaires de l’AFEF sur ce projet.
Environ 15 189 patients ont été traités en 2015 et à peu près autant en 2016. On estime que 2 500 personnes meurent chaque année en France des conséquences de leur hépatite C, pour une prévalence nationale de 0,42 % bien inférieure à la prévalence mondiale qui est de 3 %. La dernière estimation fiable du nombre de malade date de 2011 : 192 000 patients. On estime en outre que 74 000 patients ne sont pas diagnostiqués.
Dépister, traiter… et ensuite ?
Pour le secrétaire général de l’AFEF, le Pr Christophe Bureau, 3 éléments doivent être pris en compte chez les patients guéris de leur hépatite C : « Le risque de réinfection, le risque de cirrhose plus important que dans la population générale et le risque de pathologies du foie en général. C’est pour cela que l’on doit être attentif à la consommation d’alcool, et à l’hygiène de vie en général. »
Le 7 décembre 2017, l’AFEF émettra des recommandations spécifiques concernant le suivi des patients débarrassés du virus de l’hépatite C. « La prise en charge doit être globale : recherche du diabète, recherche des triglycérides, mesure du cholestérol et éventuellement travail sur les problèmes sociaux », résume le Pr Bureau.
Au cours du premier trimestre 2018, la société savante va également actualiser ses recommandations de prise en charge de l’hépatite C, avec des schémas thérapeutiques plus simples et un accent mis sur les combinaisons de traitement (Harvoni, Exviera et Viekirax) qui peuvent être pris en 8 semaines au lieu de 12 dans la plupart des cas.
Rédigé par Damien Coulomb