Source : Politis
14 février 2024
Visée par une OQTF, la personne pourrait être expulsée vers la République démocratique du Congo. Un pays où « il ne pourra pas bénéficier des soins et du suivi » nécessaires, estiment plusieurs associations mobilisées, pour lesquelles il s’agit d’une « mise en danger avérée ».
« Le juge m’a libéré ! » Lundi 12 février, Pascal* apprend qu’il peut enfin quitter le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, où il vient de passer les deux derniers mois. Mais le soulagement ne dure qu’un instant : sa liberté, il ne la doit qu’aux autorités consulaires congolaises qui n’ont pas répondu à la demande de laissez-passer de la préfecture de l’Essonne.
*Le prénom a été changé.
Sans garantie de pouvoir l’éloigner du territoire dans les quinze prochains jours, le juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé, dans ces conditions, de ne pas prolonger son enfermement. Néanmoins, l’obligation de quitter le territoire (OQTF) dont il fait l’objet court toujours. Alors très vite, Pascal en revient à ses inquiétudes. « Le magistrat m’a donné sept jours pour quitter la France, mais mercredi, j’ai rendez-vous à l’hôpital. Cette semaine, je vais pouvoir y aller. Mais après ? »
Si je suis renvoyé, qu’est-ce qu’il va se passer pour moi ? Pascal
L’homme de 45 ans est originaire de la République démocratique du Congo (RDC). Il vit en France depuis 12 ans. En 2016, il apprend qu’il est porteur du VIH. Il souffre aussi d’autres comorbidités associées. Une gastrite chronique et « des problèmes de prostate », qui nécessitent, elles aussi, des traitements adaptés. Mais sa crainte, en cas de retour en RDC, concerne surtout l’accès à sa trithérapie antirétrovirale : « Mes médecins m’ont expliqué que mon traitement n’était pas disponible. Si je suis renvoyé, qu’est-ce qu’il va se passer pour moi ? »
Le 8 février dernier, alors que Pascal était toujours maintenu en rétention, un communiqué de presse interassociatif s’alarme. La Cimade, Act Up-Paris et le Comité pour la santé des exilés (Comede) dénoncent non seulement que « la France enferme et [veuille] expulser une personne atteinte du VIH vers un pays où elle ne peut pas être soignée », mais aussi les multiples entraves à son traitement, au sein même du centre de rétention.
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