Source : LCI
Alors que la 28ème édition du Sidaction a débuté jeudi soir, TF1 a recueilli le témoignage de Pascale Lassus, 60 ans, dont 37 à vivre avec le VIH.
Contaminée par son petit-ami au tout début de la pandémie de sida, en 1984, Pascale Lassus ne sera diagnostiquée que dix ans plus tard. Les prédictions des docteurs n’étaient alors guère optimistes. « Quand le médecin m’a annoncé que j’étais séropositive, il m’a dit froidement ‘il vous reste deux, trois ans à vivre' », se souvient-elle. « Je suis une survivante parce que parmi les personnes qui ont été contaminées au début des années 1980, il n’y en a plus qu’une sur dix qui est toujours là. »
Avant de se savoir infectée au VIH, Pascale avait mis au monde une petite fille. Elle découvrira quelques années plus tard qu’elle lui a transmis le virus. Toutes deux commencent alors à prendre un traitement lourd, jusqu’à vingt-cinq cachets par jour. « Toutes les quatre heures, je la réveillais la nuit pour lui faire avaler son cachet », raconte la maman. Qui a dû adopter des stratégies afin de préserver sa fille du regard des autres, du rejet et des préjugés. « À l’école, j’avais pris un vieux flacon, j’avais mis le médicament dedans et j’avais dit à la maîtresse qu’elle avait un problème d’allergie. »
Grand-mère d’un enfant séronégatif
Un « miracle » se produit ensuite lorsqu’elle devient grand-mère d’un enfant séronégatif. « Je ne pensais pas être grand-mère un jour. Je ne voulais pas revivre ce que j’avais vécu avec ma fille », confie-t-elle. Grâce à la mise en place de thérapies à la pointe de la médecine, la charge virale des malades peut désormais être diminuée, permettant aux mamans de réduire le risque de transmission du VIH.
Durant toutes ces années, de nombreux progrès médicaux ont également permis de réduire la quantité de comprimés à absorber. À tel point qu’aujourd’hui, Pascale n’a plus à prendre qu’un seul cachet par jour. Au Centre hospitalier de Bayonne, son infectiologue, Sophie Farbos, a vu la pratique se perfectionner au fil des années. Autrefois, « on avait à peu près un décès par semaine, ça faisait plus de 50 personnes qui décédaient chaque année », explique-t-elle. Aujourd’hui, « on est dans une stratégie d’accompagnement dans le bien vieillir, c’est complètement différent. »
De traitement en traitement, le chemin aura été éprouvant pour Pascale, qui a passé des dizaines de séjours à l’hôpital. La sexagénaire estime néanmoins qu’elle a « énormément de chance » d’être toujours en vie, entourée de sa petite famille.