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Toulouse : un chercheur du CNRS primé pour ses travaux sur la tuberculose

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Source : FRANCE 3 OCCITTANIE

Le chercheur toulousain Olivier Neyrolles a reçu ce lundi 2 novembre l’un des prix scientifiques de la Fondation pour la recherche médicale. Avec son équipe, il a percé les secrets de la virulence du bacille de la tuberculose.

C’est la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Chaque année, la tuberculose tue 1,5 millions de personnes. Certaines de ses formes sont de plus en plus résistantes aux traitements, pour d’autres, il n’existe pas encore de vaccin. Percer les mystères de cette maladie, c’est l’objet des recherches d’Olivier Neyrolles. Ce directeur de recherches du CNRS y travaille depuis plus de 20 ans et avec son équipe de l’institut de pharmacologie et de biologie structurale, à Toulouse, il a fait des découvertes majeures dans les mécanismes d’infection et de virulences du bacille de la tuberculose. Ce qui lui vaut de recevoir ce lundi 2 novembre, l’un des 13 prix scientifiques de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) qui récompense chaque année des chercheurs « pour leur contribution aux avancées biomédicales« .

« Nous travaillons sur les mécanismes moléculaires des interactions entre le bacille de la tuberculose et le système immunitaire de son hôte » explique Olivier Neyrolles, dans son laboratoire ce lundi. « Concrètement, nous cherchons par exemple à comprendre comment le bacille de la tuberculose peut survivre à l’intérieur de cellules, qu’on appelle les macrophages, qui normalement sont dédiées à détruire les pathogènes et qui, dans la cas de la tuberculose, n’y parviennent pas. »

Des métaux pour lutter contre la maladie

Dans un premier temps, Olivier Neyrolles et son équipe ont démontré que les macrophages, les cellules immunitaires chargées d’éliminer le pathogène, ingérent l’intrus et le soumettent à un taux élevé de métaux pour l’intoxiquer.

Une des découvertes importantes que nous avons faite au cours des dix dernières années, c’est un mécanisme par lequel le système immunitaire, pour se protéger contre les pathogènes, les intoxique avec des métaux. En particulier, nous avons montré ça pour le zinc et des collègues américains ont montré un phénomène similaire pour le cuivre.

Olivier Neyrolles

Mais les chercheurs toulousains ont aussi découvert plus récemment que le bacille de la tuberculose était capable de résister à cette intoxication au zinc. Ils cherchent maintenant à comprendre ce mécanisme pour pouvoir l’enrayer.

Nous avons démontré que la bactérie possède des pompes, des transporteurs qui lui permettent d’exporter le zinc potentiellement toxique depuis l’intérieur vers l’extérieur et nous cherchons à comprendre comment ces pompes fonctionnent. En particulier, nous avons démontré qu’elles ne fonctionnent pas isolément mais qu’elles s’assemblent pour fonctionner ensemble et forment des plateformes. On cherche à comprendre comment s’assemblent ces plateformes et comment on pourrait éventuellement les désassembler pour développer de nouveaux médicaments.

Olivier Neyrolles

Un pas vers de nouveaux traitements

En découvrant à la fois la production de zinc par les cellules immunitaires et la contre-offensive du bacille de la tuberculose contre ce métal, Olivier Neyrolles et son équipe ont fait un pas important qui pourrait permettre de développer de nouveaux traitements. « C’est l’objectif ultime » dit-il, « trouver des traitements complémentaires des antibiothérapies actuelles et nous avons également des travaux sur l’immunité anti-tuberculeuse qui pourraient aider au développement de nouveaux vaccins« .
C’est cette promesse aussi qui est récompensée par la Fondation pour la recherche médicale. Cette reconnaissance s’accompagne d’un prix de 15 000 euros qui permettra de payer pendant plusieurs mois un chercheur-doctorant du laboratoire pour poursuivre ses recherches.

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