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Sida : on a percé le mystère des “contrôleurs du VIH“

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Source : sciencesetanvenir.fr

Certaines personnes infectées par le virus du Sida, appelées contrôleurs du VIH, ne développent jamais la maladie. Pourquoi ? Une équipe vient de résoudre le mystère.

Connus depuis une vingtaine d’années, les « contrôleurs du VIH » sont des patients infectés par le virus mais qui ne développent pas la maladie. Très rares (on les évalue à 2 pour 1000 parmi les séropositifs), ces patients sont suivis en France dans la cohorte ANRS CODEX. Les contrôleurs intéressent tout particulièrement la recherche parce qu’ils pourraient aider à comprendre comment le système immunitaire parvient à contrôler la multiplication du virus dans un organisme et donc à empêcher l’avancée vers le Sida.

Une équipe de l’institut Pasteur et de l’Inserm, en collaboration avec l’université australienne de Monash vient de découvrir un secret de ces « contrôleurs ». Leur réponse immunitaire ultra-efficace dépend de récepteurs spécifiques, les TCR, à la surface des cellules immunitaires CD4. Chez les patients “contrôleurs“, les TCR exprimés par les CD4 réagissent à des quantités minimes de virus, tandis que les TCR des autres patients y sont nettement moins sensibles. Il s’avère que lorsque les TCR des “contrôleurs“ reconnaissent des fragments du virus, des antigènes, ils déclenchent une réponse du système immunitaire qui consistera à tuer les cellules infectées par le virus.

Objectif : rendre contrôleur un patient qui ne l’est pas au départ

A cette occasion, les CD4 d’ordinaire confinées à leur seul rôle d’“aides“ deviennent actives et se transforment en cellules tueuses! « Ce qu’on souhaiterait tester maintenant, dit une auteure de l’étude Lisa Chakrabarti (Inserm, Pasteur), c’est la possibilité de rendre contrôleur un patient qui ne l’est pas au départCar si les multi thérapies sont efficaces, elles sont à vie avec parfois de sérieux effets secondaires. De plus, certains patients développent une inflammation chronique ce qui peut mener à la longue à une plus grande fragilité osseuse ou à un risque accru de maladies cardiovasculaires ». L’objectif serait donc de parvenir à transférer à ces patients des cellules immunitaires génétiquement modifiées au niveau de leurs TCR et de voir si leurs organismes parviennent à contrôler le virus. Pour le moment, la suite de ce travail consistera à voir s’il est possible de rendre des souris « contrôleuses » avant de futurs essais chez l’être humain.

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