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Face à la place insuffisante de la Prophylaxie pré-exposition, le CNS propose un plan d’actions.

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Source : Univadis

Cinq ans après la commercialisation de la prophylaxie Pré-exposition (PrEP) en France, le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) dresse un bilan mitigé de la situation. L’accès à ce moyen de prévention de l’infection par le VIH stagne, et semble même avoir régressé durant la période de pandémie de COVID-19. Aussi, contrairement à de nombreux pays, elle n’a pas permis d’infléchir l’incidence de l’infection sur le territoire. Le CNS explicite les spécificités françaises et fait 10 recommandations pour changer de paradigme et d’échelle.

Depuis 2016, 32.000 personnes se sont vues prescrire une PrEP. Si ce chiffre a progressé dans les premières années, il a stagné à partir de 2019 et a clairement chuté durant la pandémie de COVID-19, tout comme le nombre de renouvellement de prescription. Par ailleurs, le profil des usagers a peu changé depuis le début de son autorisation : les usagers sont à 97% des hommes, essentiellement ceux ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Mais cette prescription ne concerne au final que 9,1% des HSH séronégatifs (données 2019). Les femmes, quant à elles, restent largement à l’écart de cet outil de prévention.

Pour un élargissement du public cible et une meilleure accessibilité

En d’autres termes, l’accès à la PrEP a peu évolué depuis 2016, alors que les données cumulées depuis permettent de rassurer sur son efficacité, son acceptabilité, ainsi que sur l’adhésion et la tolérance à ces traitements. La prochaine disponibilité de PrEP à longue durée d’action (1 à 6 mois selon les formes galéniques) renforce un peu plus la nécessité d’en réformer la promotion et l’accessibilité.

Aussi, le CNS propose 10 recommandations. Elles visent d’abord à élargir le public cible. La PrEP ne doit plus être cantonnée aux seuls HSH ayant des rapports à risque, mais « doit désormais être définie comme outil de prévention pouvant bénéficier à toute personne à différents moments de la vie pour se protéger du VIH ».

Pour cela, il faut changer la façon dont la communication et la promotion de la PrEP est faite. Si les associations sont mobilisées sur le terrain pour atteindre les autres publics, et devraient à ce titre être mieux soutenues par les tutelles sanitaires, ce n’est pas le cas de la promotion institutionnelle; elle doit désormais évoluer en ce sens. Il faut aussi améliorer la disponibilité de la PrEP, dont la primo-prescription ne doit plus être réservée aux CeGIDD et aux services hospitaliers. Tous les médecins devraient pouvoir la prescrire, moyennant une meilleure sensibilisation à cette méthode de prévention et, plus largement, à la santé sexuelle. Ces préconisations sont déjà pour partie entendues: la primo-prescription est désormais ouverte à la médecine de ville à partir du 1er juin 2021

 

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